Cinq cas d’ingestion accidentelle de cannabis chez le jeune enfant - 10/05/18
Resumen |
Objectif |
Décrire 5 cas d’ingestion accidentelle de cannabis chez des enfants de moins de deux ans.
Description |
Quatre filles et 1 garçon, âgés de 11 à 20 mois, ont été admis aux urgences pédiatriques entre novembre 2016 et novembre 2017, devant une symptomatologie variée (Tableau 1). L’intoxication cannabique était suspectée d’emblée pour le cas 5. Pour les autres cas, des examens complémentaires ont été réalisés pour déterminer l’origine de la symptomatologie : scanner cérébral (cas 1, 2, 3, 4), échographie abdominale (cas 3, 4), ponction lombaire (cas 1), électro-encéphalogramme (cas 2). Tous les résultats étaient normaux. La recherche systématique des toxiques urinaires a permis d’établir le diagnostic. L’évolution était favorable pour tous les cas, avec une hospitalisation pour surveillance dans le service de pédiatrie pendant 1 à 3jours.
Méthodes |
Un dépistage urinaire des stupéfiants par immunoanalyse (CEDIA® sur Cobas 8000, Roche®) et un screening sanguin et urinaire par GC-MS et UHPLC-DAD ont été réalisés. Les cannabinoïdes ont été dosés par LC-MS/MS, dans le sang et l’urine hydrolysée.
Résultats |
Les criblages réalisés sur le sang et les urines n’ont pas retrouvé de substances autres que les cannabinoïdes, en dehors des médicaments administrés lors de la prise en charge médicale (diazépam pour le cas 2 et paracétamol pour le cas 4).
Les résultats des dosages des cannabinoïdes par LC-MS/MS sont détaillés dans le Tableau 1.
Conclusion |
Les signes cliniques : hypotonie (3 cas), douleurs diffuses (3 cas), raideur musculaire (2 cas), troubles de la conscience (2 cas), somnolence (1 cas), agitation et vomissements (1 cas), convulsions et difficulté respiratoire (1 cas), sont en accord avec la littérature, qui décrit léthargie, ataxie, hypotonie, mydriase, tachycardie, hypoventilation comme étant les signes plus fréquents [1 ]. Les concentrations sanguines et urinaires, très élevées dans la plupart des cas, reflètent une exposition importante et récente. La corrélation avec la sévérité des signes cliniques est fonction du délai entre l’ingestion et le prélèvement sanguin (non connu pour les 5 cas décrits). La fréquence des cas d’intoxication cannabique chez les jeunes enfants est en augmentation en France. La difficulté pour les parents d’avouer une ingestion accidentelle de cannabis chez leur enfant entraîne un retard de diagnostic et la réalisation d’examens complémentaires inutiles et potentiellement dangereux. D’où la nécessité d’informer les parents en amont, et de réaliser un dépistage systématique du cannabis dans les urines devant tout tableau neurologique aigu non fébrile. Les dosages sanguins et urinaires des cannabinoïdes permettent de caractériser rétrospectivement l’intensité de l’exposition.
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Vol 30 - N° 2S
P. S67-S68 - juin 2018 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.