Différentes manifestations cliniques et biologiques peuvent être induites dans l'organisme par des agents médicamenteux ou toxiques. Cette pathologie iatrogène ne doit pas être méconnue par les cliniciens. Parmi les effets indésirables des médicaments, des anomalies cardiovasculaires ont pu être recensées. Ainsi, dans une étude réalisée par les centres de pharmacovigilance français, les manifestations cardiovasculaires représentaient 12 % des observations déclarées d'effets indésirables liés aux médicaments. Dans une autre série incluant 1574 patients décédés d'effets indésirables iatrogènes, les complications cardio-vasculaires étaient directement responsables du décès dans 10 % des cas. De fait, différents médicaments peuvent induire l'apparition d'une hypertension artérielle. Par ailleurs, si l'avènement de l'immunothérapie constitue une avancée majeure en cancérologie, les effets secondaires sont fréquents au cours de ces traitements ; ainsi, l'accent doit être mis sur la survenue d'une hypertension artérielle chez les patients traités par agents antiangiogéniques. En outre, il a été également établi que des produits utilisés en phytothérapie, des agents xénobiotiques ainsi que des toxiques environnementaux appartenant au milieu professionnel, seraient susceptibles d'induire ou d'aggraver par leurs contacts répétés avec l'organisme une véritable hypertension artérielle. En définitive, il nous a paru intéressant de consacrer cette mise au point à l'hypertension artérielle susceptible d'être provoquée par les médicaments et/ou les agents toxiques. Pour le clinicien, il convient d'évoquer systématiquement cette origine chez les patients consultant pour des manifestations cliniques en rapport avec des accès hypertensifs, car l'identification de l'agent responsable permet son interruption, celle-ci étant la seule thérapeutique pouvant entraîner une régression totale ou partielle des manifestations d'hypertension artérielle parfois sévères.