Caractéristiques des sujets bactériémiques des urgences selon leur profil thermique : focus sur les hypothermes - 06/06/18
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Resumen |
Introduction |
Plusieurs études ont montré au cours du sepsis et du choc septique, une surmortalité des patients hypothermes en comparaison des patients normothermes ou fébriles [1 , 2 ]. Cependant les caractéristiques (terrain, type d’infection) des patients hypothermes demeurent mal connues. Ce travail a pour objectif de décrire les caractéristiques des sujets bactériémiques des urgences selon leur profil thermique, en se focalisant sur les hypothermes.
Patients et méthodes |
Étude observationnelle, rétrospective, de juin 2011 à mai 2013, incluant tous les sujets bactériémiques des urgences d’un centre hospitalo-universitaire. Les contaminations étaient exclues. Les données démographiques, clinicobiologiques, évolutives et celles concernant la prise en charge ont été analysées (dossiers des urgences et dossiers des services d’aval). La mortalité a été étudiée à j7, j28 et à 1 an. Les patients ont été répartis en 3 groupes selon leur température tympanique à l’admission : hypothermes (<36°C), normothermes (36–37,9°C) et fébriles (≥38°C). Nous avons centré notre étude sur la comparaison des hypothermes aux non-hypothermes (tests statistiques comparant ces 2 populations, hormis pour l’analyse de la mortalité où les 3 sous-groupes ont été conservés).
Résultats |
Au total, 406 épisodes bactériémiques ont été identifiés, incluant 18 hypothermes (4,4 %), 181 normothermes (44,6 %) et 207 fébriles (51 %).
Les hypothermes avaient plus de comorbidités (score de Charlson moyen à 4,6 vs 3,18 chez les normothermes et 3,1 chez les fébriles ; p=0,013). Les proportions d’insuffisance cardiaque, de démence et de cirrhose étaient plus élevées chez les hypothermes que chez les non-hypothermes.
À l’admission, les hypothermes présentaient plus d’encéphalopathie aiguë et une pression artérielle moyenne (PAM) plus basse par rapport aux non-hypothermes tandis que l’indice de choc (FC/PAS) n’était pas différent. Les affections digestives chirurgicales étaient plus fréquentes chez les hypothermes, notamment les ischémies mésentériques (22 % des affections digestives chirurgicales chez les hypothermes vs 0 % chez les non-hypothermes). Les hypothermes avaient des valeurs d’urée, de taux de prothrombine et de transaminases plus élevées que les non-hypothermes. Les infections urinaires prédominaient chez les non-hypothermes. Il n’existait pas de différence sur le type de germe incriminé selon la classification de Gram. La prise en charge thérapeutique n’était pas différente selon le profil thermique en termes de délai d’administration de l’antibiothérapie, d’adéquation de l’antibiothérapie probabiliste et du délai de prise en charge chirurgicale.
L’hypothermie était associée à une surmortalité précoce (50 % de décès à j28 contre 13,8 % chez les normothermes et 5,8 % chez les fébriles ; p<0,001) et à un an (66,7 % contre 26,3 % chez les normothermes et 22,8 % chez les fébriles ; p=0,006). Les patients normothermes et fébriles étaient comparables en termes de terrain, de présentation clinicobiologique et des caractéristiques de l’infection (germes et sites). En revanche, la mortalité à j7 et j28 chez les patients normothermes était 2 fois plus importante que dans le groupe patients fébriles.
Discussion |
Nos résultats montrent une surmortalité précoce mais également persistante à un an chez les hypothermes bactériémiques et corroborent les données d’autres séries de patients septiques, bactériémiques ou non [1 , 2 , 3 ]. Notre travail montre une surreprésentation des patients cirrhotiques, déments et insuffisants cardiaques chez les patients hypothermes ; l’insuffisance cardiaque avait été retrouvée par un précédent travail [1 ]. La gravité de la présentation initiale des hypothermes (PAM plus basse, encéphalopathie septique, perturbations biologiques) avait déjà été soulignée [2 ]. Nos résultats confirment la relation entre mortalité et profil thermique, déjà retrouvée il y a plus de 30 ans, avec une relation inversement proportionnelle à la température [3 ].
Conclusion |
Bien que non retenue dans la 3e définition internationale du sepsis, l’hypothermie, ancien critère de réponse inflammatoire systémique, devrait être considérée comme un signe de gravité. Elle touche des sujets plus fragiles, avec insuffisance d’organe préalable (cœur, foie, système nerveux) et ne semble pas en lien avec un type de germe. La normothermie ne doit pas rassurer.
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Vol 39 - N° S1
P. A76-A77 - juin 2018 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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