Quinze à 20 % des patients sont atteints de métastases lors du diagnostic initiale de mélanome et le risque de développement de métastases cérébrales augmente avec la durée de la maladie. Nous avons conduit une étude multicentrique rétrospective afin d’évaluer les résultats de la radiothérapie stéréotaxique non fractionnée et de celle hypofractionnée des métastases cérébrales de mélanome.

À partir des données cliniques de 111 patients et 200 métastases cérébrales traités entre le 01/01/2009 et le 31/12/2015 dans cinq services de radiothérapie français.

Le taux de réponse à la radiothérapie stéréotaxique était de 51 % (intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] : 40,5 %–56,9 %), les taux de réponse à la radiothérapie stéréotaxique non fractionnée et celle hypofractionnée et étaient de 56 % (IC 95 % : 45,6 %–66,4 %) et 45 % (IC 95 % : 32,8 %–57,2 %). Le modèle de régression logistique multifactoriel réalisé sur le taux de réponse démontrait un effet significativement supérieur de radiothérapie stéréotaxique non-fractionnée avec un odds ratio (OR) de 9,98 (IC 95 % : 2,4–51,1, p=0,003), la présence de plusieurs métastases avait un impact négatif sur la réponse au traitement, avec un OR de 0,24 (IC 95 % : 0,05–0,85, p=0,04) ainsi que l’administration d’ipilimumab, avec un OR de 0,25 (IC 95 % : 0,06–0,9, p=0,04). Le suivi médian était de 39 mois (IC 95 % : 33–68) avec une durée médiane de survie de 8 mois (IC 95 % : 6–11) Le modèle de Cox multifactoriel a retrouvé un effet protecteur du contrôle de la maladie et de la durée sans récidive intracrânienne sur la survie globale avec des hazard ratios respectivement de 0,33 (p=0,0026) et 0,84 (p=2,7.10⁻⁶). La durée médiane de survie sans récidive intracrânienne était de 8 mois (IC 95 % : 5–19). Par ailleurs, aucune toxicité de grade de plus de 2 n’a été rapportée.

Nous rapportons les résultats de la plus grosse série de radiothérapie stéréotaxique de métastases cérébrales de mélanome délivré par accélérateur linéaire. Le taux de réponse au traitement reste médiocre mais la radiothérapie stéréotaxique non fractionnée semble apporter un bénéfice comparativement à celle hypofractionnée. Par ailleurs, l’ipilimumab semble être associé à une moins bonne réponse à la radiothérapie stéréotaxique.