Jeune fille de 17 ans, sans antécédents, consulte en dermatologie-allergologie pour un bilan de prurit vulvaire associé à un œdème vulvaire, survenant après des rapports avec préservatif. Devant cet œdème, il est suspecté une allergie au latex conduisant la patiente à utiliser des préservatifs sans latex (Durex sans Latex), mais aucune amélioration n’était notée. Au cours d’une consultation gynécologique, il est rapporté une sécheresse cutanée et vaginale possiblement en lien avec un eczéma justifiant la réalisation d’un bilan allergologique.

Nous avons réalisé des patch-tests révélant une positivité pour Thiuram Mix++ à 96h, la batterie caoutchouc révèle une positivité des patch avec tetramethylthiuram monosulfide+++ à 96h et tetramethylthiuram disulfide+ à 96h. Le prick-test au latex était négatif.

Les allergènes les plus fréquemment rencontrés dans l’allergie au caoutchouc sont le latex et les agents de vulcanisations (AV) dont font partie le tetramethylthiuram monosulfide et le tetramethylthiuram disulfide. Les réactions allergiques aux Thiurams sont rapportées chez les professionnels utilisant des gants en latex ou nitriles mais leurs évictions est parfois compliquées car il est rarement précisé le détail des AV utilisés sur les emballages des gants et dans le cas présent de préservatifs. La symptomatologie rapidement œdémateuse était évocatrice d’une réaction IgE-médiée au latex, cependant lorsque l’éviction ne permet pas d’améliorer les symptômes il faut penser à l’eczéma qui dans sa forme aiguë peut être œdémateuse et compléter les investigations par des patch-tests avec les AV du caoutchouc. Les patients doivent être avertis de cette allergie et faire l’éviction des AV responsables des symptômes bien qu’il n’existe pas de risque de choc anaphylactique. Chez notre patiente, nous conseillons l’utilisation de préservatifs en Poly-isoprène ne contenant pas de Thiurams (Skyn sans Latex).