Les IEC sont connus pour être à l’origine de nombreux effets indésirables, tels la toux et l’angiœdème bradykinique. Les éruptions cutanées érythémato-squameuses par allergie IEC sont rares quoique déjà rapportées. Ces éruptions peuvent relever d’un mécanisme pharmacologique ou immuno-allergique.

Patient 63 ans, sans antécédent allergique, sans pathologie cutanée antérieure, qui présentait une éruption cutanée diffuse, erythémato-squameuse, très prurigineuse, des membres supérieurs et inférieurs et du tronc, alors qu’un traitement par ramipril avait été initié 8 mois auparavant. Sous esomeprazole et atorvastatine depuis des années. Esomeprazole et atorvastatine ont été supprimés sans amélioration Fig. 1.

La biopsie cutanée révèlait une dermatite spongiforme, des infiltrats inflammatoires composés de cellules lymphocytaires et de polynucléaires éosinophiles au niveau du derme. Hyperéosinophilie sanguine à 863/mm³.

Les patch-tests avec ramipril sont positifs++à 96h, à 30 % dans la vaseline et eau. L’éviction du ramipril et une substitution par irbésartan-hydrochlorothiazide a permis d’obtenir la guérison cutanée, sans récidive à 4mois.

Bien que les tests épicutanés aient peu été évalués avec les IEC, la positivité du patch-test suggère ici fortement l’existence d’une allergie retardée au ramipril. Dans ce cas seulement, le remplacement par un ARAII ou un autre IEC négatif en test cutané peut être proposé. En revanche, quand les tests cutanés sont négatifs avec l’IEC, un mécanisme pharmacologique est probable et dans ce cas, tout IEC et tout ARAII devrait être contre-indiqué.

Nous rapportons un authentique cas d’allergie retardée à un IEC.