Les exacerbations d’asthme constituent une cause majeure de morbidité et d’élévation des coûts des soins liés à cette pathologie. La détermination des facteurs associés à ces exacerbations permet de prévenir leur survenu. L’objectif de notre travail était d’identifier les caractéristiques cliniques, inflammatoires et fonctionnelles des patients exacerbateurs fréquents chez des asthmatiques sévères.

Étude transversale ayant intéressé 50 patientes suivies dans une consultation spécialisée d’asthme sévère au pavillon B de l’hôpital Abderrahmen-Mami de l’Ariana entre mars et juin 2018. Nous avons comparé le profil clinique, inflammatoire et fonctionnel des patientes ayant un nombre moyen d’exacerbations≥3/an par rapport aux autres patientes.

Parmi les 50 asthmatiques sévères, 38 faisaient en moyenne 3 exacerbations/an ou plus(76 %). Il n’y avait pas de différence significative concernant l’âge moyen, l’atopie et le BMI moyen entre les deux groupes. La présence d’un reflux gastro-oesophagien, d’une rhino-sinusite chronique, d’un trouble anxieux ou d’un syndrome d’apnée obstructif du sommeil étaient liées à des exacerbations plus fréquentes avec des p respectives égales à 0,0001, 0,007, 0,02 et 0,05. L’hyperéosinophilie sanguine(PNE>400/mm³)ainsi qu’un taux d’IgE>100UI/L étaient plus fréquents chez les patientes qui faisaient plus d’exacerbations(p=0,04 et 0,03 respectivement). Il n’y avait pas de différence significative concernant le FeNO(p=0,5)ni l’hyperéosinophilie dans les expectorations induites(p=0,9) dans les deux groupes. Il y avait plus d’obstruction réversible et de VEMS<60 % chez les exacerbatrices fréquentes mais sans différence significative (p=0,1 et 0,2 respectivement).

Les marqueurs inflammatoires(PNE,IgE)permettraient d’identifier les patients à risque d’exacerbation future. Les co-morbidités de l’asthme sévère seraient responsables d’exacerbations plus fréquentes. Leur contrôle pourrait prévenir ces exacerbations, surtout dans les pays où les thérapies ciblées ne sont pas disponibles.