Les néoplasies intra-épithéliales vulvaires (VIN) sont des pathologies mal connues dont la prise en charge se situe à la frontière de la gynécologie et de la dermatologie. Elles ont fait l'objet d'une nouvelle classification par l'International Society for the Study of Vulvovaginal Diseases (ISSVD) en 2004, qui a encore été actualisée en 2015. L'incidence des VIN augmente, en particulier chez les patientes jeunes, sous la double influence du développement des infections génitales par l'human papillomavirus (HPV) induites et de l'exposition tabagique. Certaines formes peuvent évoluer de façon péjorative en cancer invasif. La chirurgie est le traitement de référence le plus efficace mais il est pourvoyeur de séquelles esthétiques, fonctionnelles et psychologiques non négligeables. Des prises en charge locales moins agressives sont actuellement proposées comportant une destruction ciblée et/ou l'utilisation de l'immunomodulation locale. Les indications thérapeutiques doivent faire l'objet d'une concertation multidisciplinaire. Un suivi régulier et prolongé des patientes traitées est indispensable en raison du risque important de récidive. La vaccination anti-HPV semble un élément de prévention prometteur.