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L’absinthe réhabilitée - 03/07/19

Absinthe rehabilitated

Doi : 10.1016/S0001-4079(19)31606-1 
Yves Chapuis

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RÉSUMÉ

L’absinthe, artemisia absinthium, est connue depuis la plus haute Antiquité pour ses vertus médicinales. Les égyptiens en 1600 avant J.-C., Hippocrate, Galien, l’École de Salerne en 1649, les médecins du XVIIIe siècle la recommandaient dans diverses indications. Mais en Suisse, dans le Val de Travers, une guérisseuse et sans doute au même moment un médecin itinérant, le Docteur Ordinaire, transforment dans les années 1780 à 1790 l’élixir dépuratif en une liqueur apéritive qui va durant deux siècles connaître un succès surprenant. Sa fabrication trouve en France, à Pontarlier, pour des raisons douanières un site pionnier puisque la ville compte en 1900, vingt-cinq distilleries. La fabrication s’en étend à d’autres provinces. La fée verte, appelée encore fée franco-suisse sévit dans les cercles militaires, les milieux littéraires et artistiques et finalement dans le peuple. Mais en 1902, après un vote du Parlement, le Ministre de l’Intérieur demande à l’Académie de médecine de donner son avis sur « l’indication des liqueurs apéritives et parmi elles l’absinthe ». Le rapport de la Commission de l’alcoolisme, présidée par J.-V. Laborde, après avoir analysé la composition des liqueurs d’absinthe, l’action physiologique et toxique des essences qui les composent, après avoir abordé les risques des apéritifs dits « amers », la composition de liqueurs à essence qui ne sont pas des apéritifs, dressait la liste des apéritifs et liqueurs les plus dangereux, au premier chef l’absinthe. Elle formait le voeu auprès des pouvoirs publiques de procéder à l’interdiction de la fabrication, de la circulation, de la publication et de la vente des dites boissons dont l’absinthe. Cet avis attendra treize ans son application dans une loi parue en mars 1915, car ces boissons en particulier l’absinthe était, grâce aux taxes diverses, une ressource financière retardant la décision. Malgré l’interdiction de la fabrication de la liqueur d’absinthe, le Val de Travers et une distillerie à Pontarlier la poursuivirent de façon secrète jusqu’à la levée de l’interdiction en 2000. Cette levée s’appuyait sur des analyses scientifiques montrant que la toxicité de la thuyone pour être réelle nécessitait des doses considérables et incompatibles avec les consommations habituelles. De surcroît il apparaissait que le titrage élevé en alcool et souvent en alcool frelaté, était redoutable. En limitant le degré alcoolique, en contrôlant le taux de thuyone quelques fabricants sont désormais autorisés. L’Académie de médecine s’était-elle trompée ? Si, sur le fond du rapport, des Bull. Acad. Natle Méd., 2013, 197, no 2, 515-521, séance du 12 février 2013 515 critiques sont possibles, la lutte contre l’alcoolisme, toujours d’actualité, était une mission à laquelle elle ne pouvait déroger.

El texto completo de este artículo está disponible en PDF.

SUMMARY

Absinthe (Artemisia absinthium) has been known for its medicinal properties since Antiquity. The Egyptians in 1600 BC, then Hippocrates, Galien, The Salerne School in 1649, and 18th-century physicians all recommended it for a variety of maladies. In 1780-1790 in Switzerland (Val de Travers), a traditional healer and, probably, a itinerant physician by the name of Docteur Ordinaire, transformed this purgative elixir into an aperitif liqueur, a move followed by two centuries of unexpected success. Absinthe was manufactured in France, at Pontarlier, for tax reasons. In 1900, the town counted 25 distilleries. Its production then extended to other French provinces. La fée verte ("green fairy") was particularly popular with the military, literary and artistic circles, and, finally, the general public. In 1902, following a parliamentary vote, the Minister of the Interior asked the National Academy of Medicine to issue an opinion on "The indication of aperitif liqueurs, including absinthe". The Commission on Alcoholism, chaired by J.V. Laborde, examined the composition of absinthe liqueurs, the physiological and toxic action of their essences, the risks associated with "bitter" aperitifs, and the composition of essence-based liqueurs that were not used as aperitifs. The Commission compiled a list of the most dangerous aperitifs and liqueurs, placing absinthe at the top, and recommended that the authorities prohibit the manufacture, circulation, advertisement and sale of all such drinks, including absinthe. However, because these drinks, and especially absinthe, represented an important source of tax revenue, this recommendation was only acted upon 13 years later, with a law adopted in March 1915. Despite subsequent prohibition of the production of absinthe liqueur, manufacturers in the Val de Travers region and a distillery in Pontarlier continued to work in secret until the prohibition was finally lifted in the year 2000. This decision was based on scientific analyses showing that thuyone was only toxic when ingested in very large amounts incompatible with normal consumption. In addition, it was found that the high alcohol content, often including adulterated alcohol, was particularly detrimental. A handful of manufacturers are now authorized, with strict limits placed on the alcohol content and thuyone concentration. Does this mean that the Academy of Medicine was wrong? While the report can be criticized, the fight against alcoholism was a worthy and necessary cause at the time, and remains so today.

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Mots-clés : Absinthe, Histoire de la médecine

Key-words (Index medicus) : Absinthe, History of medicine



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Vol 197 - N° 2

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