Suscribirse

Diabète et précarité : enquête en Languedoc - 06/07/19

Diabetes and social deprivation

Doi : 10.1016/S0001-4079(19)31782-0 
Claude Jaffiol *, Annick Fontbonne **, Denyse Vannereau ***, Jean-Paul Olive ****, Serge Passeron *****
* Membre de l’Académie nationale de médecine ; 
** Médecin épidémiologiste, chargée de recherche à l’INSERM. 
*** Médecin diabétologue, coordinatrice de l’enquête. 
**** Médecin responsable du réseau AUDIAB de Narbonne. 
***** Responsable de l’Association PRESPODIA, associé à la coordination de l’enquête. 

Bienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
Artículo gratuito.

Conéctese para beneficiarse!

RÉSUMÉ

Objectifs de l’enquête: — Préciser, au sein d’une population majoritairement précaire, la prévalence des diabètes déclarés, découverts et des hyperglycémies intermédiaires. — Analyser les divers aspects de la vie socio économique et alimentaire en fonction du degré de précarité évalué par le score EPICES. — Déterminer les conséquences de la précarité et de ses composantes socio économiques et alimentaires sur le dépistage du diabète, sur l’équilibre glycémique, le suivi, la prise en charge, le vécu de la maladie dans une population diabétique de type 2 (DT2). — Evaluer le bénéfice apporté par un réseau de soins en fonction du degré de précarité.

Méthodologie : le degré de précarité a été évalué par le score EPICES (cinq paliers : Q1/Q3 non ou peu précaires, Q4 précaires, Q5 très précaires). Une série de paramètres ont été recueillis par l’examen clinique et par questionnement direct en ambulatoire chez 1686 sujets. Sur l’ensemble des sujets recrutés, ont été calculés ou mesurés le pourcentage de diabètes déclarés et découverts, d’hyperglycémies intermédiaires, d’anté- cédents de diabète gestationnel, de fumeurs, la tension artérielle (TA), l’indice de masse corporelle (IMC), le tour de taille (TT). Ces valeurs ont été comparées en fonction du degré de précarité. Les données socio économiques et alimentaires ont été recueillies chez 564 sujets représentatifs de la population générale (diabétiques déclarés ou découverts, hyperglycémies intermédiaires, témoins normo-glycémiques). Les valeurs des divers paramètres socio économiques et alimentaires ont été comparées entre sujets non ou peu précaires et précaires. Dans la population des diabétiques déclarés (n = 163), de nombreuses données caractérisant le diabète ont été comparées entre précaires et non ou peu précaires. Les diabétiques du réseau de soins AUDIAB de Narbonne (n = 126) ont été comparés aux diabétiques hors réseau (n = 163) prenant en compte l’ensemble des sujets, puis, sélectivement les précaires et peu ou non précaires. L’exploitation statistique des données a recouru aux tests paramétriques usuels avec ajustement sur les facteurs de confusion et à une analyse multivariée lorsque cela était nécessaire. Résultats : 1 686 personnes diabétiques ou non ont été recrutées à Montpellier (1 648 dossiers exploitables) et 154 à Narbonne toutes diabétiques. Les sujets les plus précaires de la population montpelliéraine sont plus jeunes, majoritairement célibataires, de sexe masculin, fumeurs, avec un IMC supérieur à celui des non précaires. 163 sujets (8,1 %) ont déclaré être diabétiques. Avant 65 ans, le pourcentage de diabètes connus est plus élevé chez les précaires que chez les non ou peu précaires (6,9 % vs 4,4 %). Il en est de même pour les hyperglycémies intermédiaires (22,8 % chez les précaires avant 65 ans vs 19,5 % chez les non ou peu précaires), ces deux résultats s’inversant après 65 ans. Le pourcentage de diabètes découverts n’est pas différent entre précaires et non ou peu précaires. L’enquête socio économique et alimentaire confirme que la population la plus précaire est plus jeune, masculine, célibataire, avec un fort taux de tabagisme et un niveau d’instruction secondaire et univer- sitaire supérieur à celui des non précaires plus âgés. Leur IMC et TT sont plus importants. Le groupe le plus précaire présente d’importantes différences avec le groupe des non ou peu précaires : fréquence des affections dentaires, difficultés socio économiques, alimentation carencée en poisson, viande, légumes verts, fruits, laitages et fromages et une surconsommation de féculents et de sodas sucrés, recours à l’aide alimentaire. Les conséquences de la précarité sur le diabète ont été étudiées chez 161 sujets DT2. Les diabétiques précaires comparés aux non ou peu précaires sont plus jeunes, plus souvent célibataires, de sexe masculin, fumeurs et avec un niveau d’instruction secondaire et universitaire plus élevé. Leur diabète a été plus rarement découvert par dépistage systématique, il est moins bien équilibré avec plus d’hypoglycémies, de comas et une HbA1c plus élevée. Ils présentent plus de problèmes podologiques et dentaires. Ils sont plus souvent sans régime ni traitement et sont moins souvent sous insuline. Ils consultent moins fréquemment le généraliste, le cardiologue, le dentiste et respectent moins souvent le contrôle biologique biannuel. Ils sont demandeurs d’éducation. Leurs conditions de vie socio économiques et alimentaires sont défavorables et le recours à l’aide alimentaire beaucoup plus fréquent que chez les non ou peu précaires avec des difficultés pour se déplacer. Les repas sont irréguliers et le grignotage fréquent. Le ressenti de leur maladie et leurs conditions de vie sont défavorables avec un important pourcentage d’états anxio-dépressifs à l’origine desquels la précarité joue un rôle déterminant sensibilisé par les hypoglycémies. La précarité et plusieurs de ses composants socio économiques contribuent à influencer défavorablement l’équilibre glycémique avec une relation démontrée entre le taux d’HbA1c et certains paramètres (étude multivariée).Le bénéfice apporté par un réseau de soins est probant quelque soit le degré de précarité.

El texto completo de este artículo está disponible en PDF.

SUMMARY

Background : Diabetes prevalence is frequently associated with low socioeconomic status (SES), but little is known about the relationship between SES and diabetes control, follow-up and quality of life. We evaluated SES by using the EPICES score, an individual index of deprivation (Evaluation de la Précarité et des Inégalités de Santé dans les Centres d’Examen de Santé ; Evaluation of Precariousness and Inequalities in Health Examination Centers). A total of 1686 subjects aged from 25 to 85 years were selected at random in Montpellier and 154 in Narbonne, of whom 126 were managed by a care network including diabetologists, general practitioners and nurses. Capillary glycemia, the body mass index (BMI), waist circumference (WC), and blood pressure were measured in all the subjects. HbA1c was measured in subjects with above-normal glycemia. Five hundred sixty-four subjects from the study population (190 diabetic patients, 292 subjects with non diabetic hyperglycemia, and 86 euglycemic subjects) were clinically evaluated and asked to complete a questionnaire covering socioeconomic status and diet. The data were then compared between deprived and non deprived subjects. One hundred sixty-one diabetic patients had a clinical examination and completed a detailed questionnaire including their history, therapy, control and follow-up of diabetes, perception of diabetes, quality of life, socioeconomic status and diet. The data were then compared between deprived and non deprived patients. One hundred twenty-six diabetic subjects managed by the AUDIAB care network were compared with 163 diabetics recruited in Montpellier, based on the same investigations and the same questionnaires. The data were compared between the overall patients and between deprived and non deprived patients. In the overall population, deprived subjects were younger and more frequently smokers, and had higher BMI than non deprived subjects. The overall prevalence of type 2 diabetes was 8.1 %. Among patients younger than 65 years, deprived subjects had a higher prevalence of diabetes and non diabetic hyperglycemia than non deprived subjects (6.9 % vs 4.4 % and 22.8 % vs 19.5 %). More are unmarried males and 33 % present with a significant level of education (secondary or university). Deprivation was associated with transport difficulties, vehicle acquisition, living in a private house, employment. More have few income to buy food and a large number use economic stores. They eat few proteins, fresh vegetables, fruits, dairy products and more often rice, pasta, tea, coffee and soft drinks. Most have their meals outside in economic restaurants. Dental problems are very common. 161 diabetic patients were evaluated. Deprived diabetics were younger, more frequently males, more smokers with an increased BMI and WC. Among deprived diabetic patients, diabetes was diagnosed later on and less often by a systematic inquiry than in the non deprived group. Deprived patients presented with a poorer glycaemic control, more hypoglycaemic and ketosis events than non deprived subjects. They present with more difficulties to accept dietary and antidiabetic drugs. Insulin was less frequently used. Quality of life was impaired with an increased prevalence of anxiety and depression. Diabetic patients treated in the <<Réseau de soins AUDIAB>> presented with a better control of their disease and a better quality of life than patients treated out of the <<Réseau>>. These data were confirmed whatever the level of deprivation.

El texto completo de este artículo está disponible en PDF.

Mots-clés : Enquêtes de santé, Disparites d’accès aux soins.

Key-words (Index medicus) : Health surveys, Diabetes mellitus, Social class, Food habits, Healthcare disparities



 Les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d’intérêt en relation avec le contenu de cet article
Tirés à part : Professeur Claude Jaffiol, même adresse


© 2012  l’Académie nationale de médecine. Publicado por Elsevier Masson SAS. Todos los derechos reservados.
Añadir a mi biblioteca Eliminar de mi biblioteca Imprimir
Exportación

    Exportación citas

  • Fichero

  • Contenido

Vol 196 - N° 4-5

P. 953-976 - avril 2012 Regresar al número
Artículo precedente Artículo precedente
  • Inégalités de santé, inégalités de soins dans les territoires français
  • Emmanuel Vigneron
| Artículo siguiente Artículo siguiente
  • Néphropathies chroniques et dialyse en Chine
  • Nan Chen

Bienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.

Mi cuenta


Declaración CNIL

EM-CONSULTE.COM se declara a la CNIL, la declaración N º 1286925.

En virtud de la Ley N º 78-17 del 6 de enero de 1978, relativa a las computadoras, archivos y libertades, usted tiene el derecho de oposición (art.26 de la ley), el acceso (art.34 a 38 Ley), y correcta (artículo 36 de la ley) los datos que le conciernen. Por lo tanto, usted puede pedir que se corrija, complementado, clarificado, actualizado o suprimido información sobre usted que son inexactos, incompletos, engañosos, obsoletos o cuya recogida o de conservación o uso está prohibido.
La información personal sobre los visitantes de nuestro sitio, incluyendo su identidad, son confidenciales.
El jefe del sitio en el honor se compromete a respetar la confidencialidad de los requisitos legales aplicables en Francia y no de revelar dicha información a terceros.


Todo el contenido en este sitio: Copyright © 2024 Elsevier, sus licenciantes y colaboradores. Se reservan todos los derechos, incluidos los de minería de texto y datos, entrenamiento de IA y tecnologías similares. Para todo el contenido de acceso abierto, se aplican los términos de licencia de Creative Commons.