Depuis juillet 2016, les HSH sont autorisés à donner du sang total s’ils n’ont pas eu de rapports sexuels entre hommes au cours des 12 mois précédents. Cette modification s’est accompagnée d’un suivi renforcé incluant, en complément de la surveillance épidémiologique des donneurs, une enquête auprès des donneurs de sang (Complidon), afin de mesurer leur adhésion aux nouveaux critères de sélection. Complidon a permis d’estimer que 0,73 % des hommes ayant donné leur sang entre le 10/7/2016 et le 31/12/2017, avaient eu des rapports sexuels entre hommes au cours des 12 mois précédant le don. Les facteurs associés à ce non-respect étaient d’avoir moins de 30 ans, d’avoir eu plus d’un partenaire sexuel dans les 12 derniers mois, d’avoir oublié ou dissimulé des informations lors de l’entretien pré-don, de connaître les contre-indications au don, de travailler dans le domaine de la santé et d’avoir trouvé le questionnaire et l’entretien pré-don insuffisamment confidentiels. Malgré ce taux de non-respect au critère HSH 12 mois, l’ouverture du don de sang aux HSH n’a pas eu d’impact, ni sur les taux de dons VIH positifs (0,08 p. 10 000 dons du 1/1/2015 au 9/7/2017 vs. 0,07 du 10/7/2016 au 31/12/2017), ni sur la part des HSH parmi les donneurs VIH positifs (environ 50 % des hommes sur les 2 périodes), ni sur le risque résiduel de transmission du VIH par transfusion (1/4 300 000 dons vs. 1/6 400 000 dons). Ces résultats permettent d’envisager une ouverture plus large du don de sang aux HSH. Deux scénarios sont actuellement à l’étude : ajournement en cas de rapports sexuels entre hommes dans les 4 derniers mois ou ajournement si plus d’un partenaire sexuel dans les 4 derniers mois.