Mayotte est une île française de l’Océan Indien. Cette région a été sous influence des pays Est-Africains, Arabo-persiques, Asiatiques (Indonésie), de Madagascar puis des puissances Européennes. Il en résulte une diversité génétique qui peut avoir un impact sur la prise en charge transfusionnelle des patients. En effet, actuellement le don de sang n’y est pas autorisé. L’approvisionnement en CGR se fait depuis la Réunion et/ou de la Métropole. Le laboratoire d’Immunohématologie de l’hôpital de Mayotte a référé des prélèvements au Centre National de Référence pour les Groupes Sanguins dans 2 principales indications : la présence d’un anticorps dirigé contre un antigène de fréquence élevée (anti-public) et/ou la présence d’un affaiblissement antigénique lors du groupage RH-K. Ainsi les groupes sanguins rares et allèles variants présents sur l’île ont été répertoriés. Les principaux anti-publics identifiés étaient des anti-MNS5, anti-RH18 et anti-DO4. Les principaux allèles variants étaient (les plus fréquents étant en gras) : GYP*Dantu, GYPB*P2, GYPB*01N, DO*02.–04, RHCE*ceTI, RHCE*ceS, RHCE*ceAG, RHCE*ceJAL, RHCE*ceAR, RHCE*ceEK, RHCE*ceBI, RHCE*ceMO, RHCE*cEIV, RHD*DIVa, RHD*DIIIa-CEVS(4-7)-D, RHD*DIIIa, RHD*DAR1.02, RHD*DAR1.03, RHD*DOL1, RHD*DOL2, RHD*DAR3.01, RHD*DAU5, RHD*DAU1, RHD*DAU3. Ces allèles variants encodent des antigènes partiels et/ou la perte d’expression d’antigènes de fréquence élevée. Cela peut conduire à des immunisations suivies d’éventuelles impasses transfusionnelles. La présence de ces allèles, qui renforce la demande de produits compatibles déjà en tension, doit être prise en compte dans la question de l’ouverture du don de sang sur l’île.