L’innocuité de la chimiothérapie intrapéritonéale pressurisée par aérosol (PIPAC) est souvent questionnée lors de sa mise en place dans un bloc opératoire, car le risque d’exposition aux cytotoxiques pour le personnel hospitalier peut être augmenté. Il n’existe aucune donnée sur le risque d’exposition dans des salles opératoires sans flux laminaire. Notre objectif était de garantir la sécurité de la PIPAC pour les chirurgiens et leurs collègues lors de PIPAC nouvellement mises en place dans un bloc opératoire sans flux laminaire.

Vingt-six prélèvements surfaciques sur lingettes provenant d’éléments environnementaux du chirurgien et de ses collègues ainsi que 5 prélèvements d’air sur filtres de polytétrafluoroéthylène ont été réalisés de manière aléatoire lors des deux premières PIPAC à base de cisplatine et doxorubicine réalisées aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg. La procédure de PIPAC a été réalisée conformément aux protocoles de sécurité décrit précédemment, mais sans flux laminaire et avec une couverture en plastique et un dispositif d’évacuation de fumées supplémentaires. Les échantillonnages et les analyses ont été effectués par 2 organisations certifiées indépendantes accréditées.

Toutes les mesures dans l’air étaient négatives pour le cisplatine et la doxorubicine. Un seul échantillon surfacique sur 26 était positif pour le cisplatine (4 %) sur la seconde paire de gants (extérieure) du chirurgien, mais les dosages sur la première paire et les mains du chirurgien étaient négatifs.

Lorsqu’elle est exécutée dans des conditions de sécurité approuvées, même dans un bloc opératoire sans flux laminaire, la PIPAC semble inoffensive pour le chirurgien et ses collègues avec un risque très limité d’exposition aux cytotoxiques.

The safety of pressurized intraperitoneal aerosol chemotherapy (PIPAC) isoften questioned when newly implemented in an operating room (OR); as it may increase therisk of exposure to cytotoxics for healthcare workers. There are no data on the risk of healthcareexposure in OR without laminar airflow. We aimed to ensure the safety of PIPAC for surgeonsand their co-workers for newly implemented procedures in an OR without laminar airflow.

Twenty-six samples with cellulosic wipes from surgeons and co-workers’ environmental items and 5 specific polytetrafluoroethylene air-filtered collections were ran-domly performed for the first 2 cisplatin/doxorubicin-based PIPAC procedures in StrasbourgUniversity Hospital. PIPAC was performed according to previously described safety protocol butwithout a laminar airflow and with an additional plastic cover and smoke evacuation device. Sampling and analyzes were performed by 2 accredited independent certified organizations.

All air measurements were negative for cisplatin and doxorubicin. Only one wipe sam-ple out of 26 was positive for cisplatin (4%) on the outer surgeon's pair of gloves but dosageson the surgeon's inner pair and hands were negative.

When performed in approved security conditions, even without laminar airflow,PIPAC might seem harmless for surgeons and their co-workers with very limited risk of exposure to cytotoxics.