La thérapie des traumas implique que les thérapeutes travaillent avec des patients qui ont vécu des expériences difficiles et souvent horribles de violence et de négligence. Les thérapeutes ne sont pas épargnés par les expériences traumatisantes ou adverses qui peuvent les affecter dans leur vie et dans leur travail avec les patients traumatisés.

Cet article traite du contre-transfert lié au traumatisme et de la façon dont les thérapeutes peuvent utiliser l’activation de leurs propres traumatismes pour comprendre les processus thérapeutiques et éventuellement les libérer lorsqu’ils sont bloqués.

Nous présentons deux études de cas. Le premier cas illustre l’activation chez le thérapeute d’une partie dissociative de sa personnalité. Le second illustre l’activation de traces restantes d’une partie émotionnelle intégrée de sa personnalité.

Les descriptions détaillées des séances de thérapie montrent comment le contre-transfert peut être l’occasion d’en apprendre davantage sur les problèmes des patients et comment des interventions spécifiques basées sur le contre-transfert lié à un traumatisme peuvent constituer un outil puissant dans les thérapies des traumas.

L’émergence chez les thérapeutes du matériel traumatique des patients peut ne pas être uniquement due à l’empathie mais aussi à leurs propres expériences traumatiques ou adverses qui sont activées dans l’espace partagé par deux personnes qu’est la thérapie, et qui peuvent être médiées par le système des neurones miroirs.

Trauma therapy implies that therapists work with patients who have experienced difficult and often horrific experiences of violence and neglect. Therapists are not spared from traumatic or adverse experiences, which may impact them in their lives and in their work with trauma patients.

This paper addresses trauma-related countertransference and how therapists can use their own trauma-related activation to understand therapeutic processes and eventually release such processes when blocked.

We present two case studies. The first one illustrates the activation of a dissociative part of the therapist's personality. The second one illustrates the activation of remaining traces of an integrated emotional part of his personality.

Detailed descriptions of therapy sessions illustrate how countertransference may provide the opportunity to learn more about the patients’ issues and how specific interventions based on trauma related countertransference may be a powerful tool in trauma therapies.

The emergence in therapists of patients’ traumatic material may not be due solely to empathy but also to therapists’ own traumatic or adverse experiences, which are activated in the we-centered, shared space of therapy and which may be mediated by the mirror neuron system.