L’objectif de cette étude était de décrire les caractéristiques épidémiologiques des uvéites de l’adulte pour lesquelles un bilan a été réalisé dans le centre de compétences régional dédié aux maladies systémiques et auto-immunes du centre hospitalier universitaire (CHRU) de Nancy. Les objectifs secondaires étaient de décrire l’évolution de la répartition étiologique au cours du temps et d’identifier des spécificités locales.

Nous avons réalisé une étude épidémiologique rétrospective au CHRU de Nancy sur les patients vus en consultation ophtalmologique pour une uvéite et adressés dans le Centre de compétences régional dédié aux maladies systémiques et auto-immunes entre le 1^er janvier 2005 et le 31 décembre 2016. Les patients de moins de 18 ans, ceux présentant un premier épisode d’uvéite antérieure aiguë, ainsi que ceux pour lesquels le diagnostic étiologique était fait par l’ophtalmologiste seul, étaient exclus. L’âge, le genre, la latéralité, le siège de l’inflammation, les signes cliniques et l’étiologie (infectieuse, non infectieuse ou idiopathique, et diagnostic) ont été recueillis.

Nous avons inclus 690 patients dont 59 % de femmes, avec un âge moyen de 49 ans. L’uvéite était unilatérale dans 53 % des cas. La panuvéite était la forme la plus fréquente (52 %, n=358), suivie par l’uvéite antérieure récidivante (30 %, n=205), l’uvéite postérieure (16 %, n=107) et l’uvéite intermédiaire (3 %, n=20). Les étiologies non infectieuses représentaient 35 % de l’ensemble des uvéites, les plus fréquentes étant les uvéites liées au HLA-B27, la sarcoïdose, la spondylarthrite ankylosante et la maladie de Behçet. Treize pourcent de l’ensemble des uvéites étaient d’origine infectieuse avec en premier lieu la tuberculose, la toxoplasmose, et la maladie de Lyme. La proportion d’uvéites idiopathiques était de 52 %. Une tendance à l’amélioration du rendement diagnostique a été observée : 53 % des uvéites ont été considérées comme idiopathiques avant 2011 contre 50 % après 2011 (p<0, 01).

Nous avons identifié une majorité de panuvéites, ce qui s’explique par notre mode d’inclusion. Notre série comptait 52 % d’uvéites idiopathiques, avec une tendance à l’amélioration du rendement diagnostique au cours du temps. Cette étude nous a permis de mieux connaître les caractéristiques des uvéites dans notre centre.

The purpose of this study was to describe the epidemiologic characteristics of adult uveitis evaluated at the regional center of excellence specializing in systemic and autoimmune disease in the Nancy university medical center. The secondary objectives were to describe the progression over time of the various etiologies and to identify local specificities.

We performed a retrospective epidemiological study of patients diagnosed with uveitis. All patients were referred to the regional center of excellence of the Nancy university medical center between January 1, 2005 and December 31, 2016. Patients under 18 years of age, patients with a first episode of acute anterior uveitis, as well as patients for whom the etiological diagnosis was made by the ophthalmologist with no need of internal medicine referral, were excluded. Age, gender, laterality, site of inflammation, clinical signs, etiology (infectious, non-infectious or idiopathic, as well as diagnosis), and date of first consultation were recorded.

Six hundred and ninetypatients were included, with 59 % women and a mean age of 49 years. The uveitis was unilateral in 53 % of cases. Panuveitis was the most common form (52 %, N=358), followed by recurrent anterior uveitis (30 %, N=205), posterior uveitis (16 %, N=107), and intermediate uveitis (3 %, N=20). Non-infectious etiologies accounted for 35 % of all uveitis (the most common being HLA-B27 uveitis, sarcoidosis, ankylosing spondylitis and Behçet's disease) and infectious etiologies for 13 % (tuberculosis, toxoplasmosis and Lyme disease were the most frequent). The uveitis was idiopathic in 52 %. A trend toward improvement in diagnostic yield was observed : 53 % of uveitides were considered idiopathic prior to 2011 compared to 50 % after 2011 (P<0,01).

We identified a majority of panuveitis, which is explained by our inclusion criteria. Fifty-two percent of our series remained idiopathic, with an improvement in the diagnostic yield over time. This could be related to both repeated etiological assessments and better diagnostic performance. The study of this large cohort of patients improved our knowledge of the characteristics of uveitis in our center.