L’accident vasculaire cérébral est un problème majeur de santé publique en Afrique et dans le monde. C’est la 1^re cause de handicap moteur acquis et la 2^e cause de démence chez l’adulte. Ces conséquences et séquelles des AVC posent le problème du devenir professionnel des victimes en activité. Les données sur la réinsertion socio-professionnelle des travailleurs victimes d’AVC sont inexistantes au Cameroun, d’où l’intérêt de ce travail qui vise à étudier la réinsertion socioprofessionnelle des travailleurs ayant été victimes d’AVC dans la ville de Yaoundé.

L’étude était transversale analytique. Elle s’est déroulée conjointement à l’Hôpital Central et au Centre National de Réhabilitation des Personnes Handicapées de Yaoundé. Les cas de l’étude sont survenus entre le 1^er janvier 2010 et le 31 décembre 2015. Il s’agit des victimes d’AVC non traumatique, âgées d’au moins 18 ans, et exerçant une activité professionnelle au moment de l’AVC. Le recueil des données s’est effectué en plusieurs étapes, à partir des dossiers médicaux des patients et en leur présence. Les données recueillies ont été analysées par les logiciels Epi info 3.5.4 et Excel 2010.

Il y avait 76 hommes et 31 femmes, avec un âge moyen de 52,6 ans. Le taux de reprise des activités est égal à 44,8 % et le délai moyen de reprise égal 2,1±0,14 mois. Les troubles de la motricité, de la sensibilité et du langage, l’hospitalisation de longue durée, l’âge élevé, l’ancienneté au poste et dans l’entreprise étaient négativement associés à la reprise du travail. Il existait une corrélation positive entre le délai de la reprise de la conduite automobile et la réinsertion professionnelle après l’AVC. Il n’y a pas de différence significative entre le type, la localisation d’AVC et la reprise du travail.

Le taux de réinsertion socio-professionnelle post-AVC est inférieur à 50 %. Nous recommandons d’améliorer la collaboration entre les services de santé au travail et les services spécialisés pour la prévention des AVC.

Stroke is a major public health concern around the world. It is the leading cause of acquired motor disability and the second cause of dementia in adults. These consequences pose the problem of work continuity and social reinsertion of professional victims. The aim of this study was to evaluate the socio-professional reinsertion of stroke victims in Yaounde.

We’ve assessed the medical files of workers that suffered that were admitted in the Yaounde Central Hospital and the National Center for the Rehabilitation of Persons with Disabilities between January 1st, 2010 and December 31st, 2015. All of the cases diagnosed with stroke, having an occupation and aged above 18 years at the time of the stroke were included in the sample. Data collection was carried out in several stages, inside the medical records and in situ, then analyzed using Epi Info 3.5.4 and Excel 2010 soft wares.

In all, 76 men and 31 women were included (mean age=53 years). Reinsertion rate was 45%, within an average delay of 2±1 months. Motility, sensitivity and language disorders, long-term hospitalization, advanced age, seniority in the position and the company were negatively associated with of work resumption. Significant correlation was found between socioprofessionnal reinsertion and the resumption of driving time, while no difference was noticed between the type of stroke, its localization and work resumption.

Reinsertion rate following a stroke is less than 50% in our study. Collaboration between occupational health services and health services in charge of stroke prevention should be enhanced.