Estimer l’incidence des symptômes articulaires chroniques après l’infection par le virus du Chikungunya de patients issus du continent américain.

Nous avons réalisé une revue systématique de la littérature en interrogeant les bases de données Medline, Web of Science et Scopus. Ont été incluses uniquement, les études de cohorte menées sur le continent américain et rapportant l’incidence des symptômes articulaires chroniques après une infection aiguë au virus du Chikungunya. La qualité des études sélectionnées a été évaluée à l’aide de la Newcastle-Ottawa Scale (NOS) pour les études non randomisées et les données pertinentes ont été extraites. L’incidence combinée des symptômes chroniques post-Chikungunya a été estimée au moyen d’une méta-analyse à effets aléatoires. L’hétérogénéité a été mesurée par le test Q de Cochrane et sa valeur p, Tau² et I². Nous avons procédé à une analyse en sous-groupes et une stratification des études selon la qualité, la taille de l’échantillon, la région, le pays, la durée de suivi et la conception de l’étude.

Jusqu’au 24 février 2018, notre stratégie de recherche a permis d’identifier un total de 1115 études potentiellement pertinentes. Après exclusion de 226 doublons et 845 études jugées non pertinentes, 41 articles ont été sélectionnés pour évaluation du texte intégral parmi lesquels 18 études répondant à nos critères d’inclusion qui ont été incluses dans cette revue systématique. Les résultats de notre méta-analyse indiquent que 52 % des patients infectés par le virus du Chikungunya seront susceptibles de présenter des symptômes articulaires chroniques, et ce, malgré la forte hétérogénéité observée entre les études (I²=94 %).

Cinquante-deux pour cent des patients du continent américain infectés par le virus du Chikungunya sont susceptibles d’évoluer vers la phase chronique de la maladie. La fièvre Chikungunya doit être considérée comme un problème de santé publique majeur.