L’allergie touche 20 à 30 % de la population et les allergies respiratoires, prépondérantes, sont majoritairement dues aux grains de pollen d’arbres et de plantes anémophiles. L’allergie alimentaire touche moins d’individus (1–5 %) mais les cliniciens rapportent depuis quelques dizaines d’années de plus en plus d’associations préférentielles de sensibilisation entre les pollens et certains aliments étendant ainsi le profil symptomatique du respiratoire au digestif voire réaction anaphylactique en présence de cofacteurs. Quarante à 60 % des allergies alimentaires chez les adolescents et les adultes s’accompagneraient d’allergie au pollen. Certains allergènes sont à l’origine de ces réactions croisées pollen/aliment et sur les 151 familles de protéines décrites comme étant allergéniques seules certaines d’entre elles contiennent des allergènes croisants. Trois familles sont très bien caractérisées : la famille des protéines PR-10 dont le prototype est Bet v 1, l’allergène majeur du pollen de bouleau, les profilines et les lipotransférases. Les trois autres sont les protéines thaumatin-like, les isoflavone réductases et les β-1,3 glucanases. Enfin, 3 autres familles mériteraient d’être plus étudiées ; ce sont les oléosines pour lesquelles des données existent dans les aliments mais très peu dans les grains de pollen, les polygalacturonases qui, pour l’instant, bien que présentes dans les pollen et les aliments d’origine végétale, n’ont été décrites comme allergène croisant que dans la tomate et le pollen du cèdre du Japon. Et aussi les protéines régulées par la gibbérelline décrites récemment comme allergènes dans certains fruits et dans un seul pollen pour l’instant, le pollen de cyprès.

Allergy affects 20 to 30% of the population, and respiratory allergies, which play a preponderant role, are due mainly to pollen grains from anemophilous trees and plants. While fewer individuals suffer from food allergies (1–5%), for several decades clinicians having increasingly reported preferential associations of pollen-food sensitization, resulting in extension of symptomatic profiles from respiratory to oral and gastrointestinal reactions through to anaphylactic shock in the presence of co-factors. Between 40 and 60% of food allergies in adolescents and adults are associated with pollen allergies. Structurally similar allergens are responsible for these cross-reactivities between pollen and food, and only some of the 151 allergenic protein families described contain cross-reactive allergens. Three families are very well characterized: the family of pathogenesis-related PR-10 proteins, the prototypical form of which is Bet v 1, the major birch pollen allergen, and profilins and lipid transfer proteins. The other three are thaumatin-like proteins, isoflavone reductases and β-1,3 glucanases. Finally, 3 other allergen families merit further study: the oleosins, for which allergenic data is available concerning their role in food but very few concerning their role in pollen; the polygalacturonases, which for the moment, while present in food containing pollen and plants, have been described as cross-reactive only in tomato and Japanese cedar pollen; and finally, gibberellin-regulated proteins, recently described in certain types of fruit, and, to date, in only one pollen, namely cypress pollen.