La marche est le mode de locomotion le plus utilisé par l'homme. Son acquisition marque une étape essentielle du développement de l'individu. Au même titre que la préhension, elle est un déterminant majeur de sa relation avec son environnement. Leroi-Gourhan suggère que « le cerveau a profité des progrès de l'adaptation locomotrice, au lieu de les provoquer ». En cela, « la locomotion (est) considérée ici comme le fait déterminant de l'évolution biologique (...) ». Dans ce contexte, l'analyse de la marche est l'examen dynamique et clinique de choix en podologie en particulier. Parce que la locomotion implique l'organisation et le contrôle de l'ensemble des composantes du corps, cet examen doit dépasser la seule évaluation de la fonction podale pour situer cette dernière dans une approche fonctionnelle globale. En cela, l'examen de la marche informe sur la façon dont l'ensemble des composantes corporelles agissent ensemble dans la réalisation d'un comportement collectif. L'examen clinique doit dès lors aborder l'ensemble des paramètres répondant au projet de locomotion, non seulement dans une approche isolée, mais aussi dans une perspective de liens. Ainsi, la description du mouvement en termes de déplacements spatiotemporels, de forces nécessaires à la réalisation de ces mouvements ou d'activité neuromusculaire qui initie, contrôle et mobilise ces forces, dépasse largement l'aspect visible mais reflète des actions sous-jacentes, présentes à des niveaux plus complexes de lecture.