La prise en charge de la douleur dans la maladie cancéreuse est une mission de santé publique. La majorité des patients atteints de cancer présenteront des douleurs au cours de leur maladie : lors du diagnostic, de l’évolution, ou au stade terminal. Malgré le développement de nouvelles molécules et formes galéniques, ces douleurs demeurent particulièrement réfractaires au traitement médical bien conduit, et la prise en charge de la douleur de cancer reste encore trop souvent sous-optimale. La neurochirurgie de la douleur a connu un premier essor dans la première moitié du XX^e siècle grâce aux techniques d’interruption ; plus récemment les techniques de neuromodulation sont apparues, permettant une plus large offre de soin. La variété des méthodes permet d’adapter la prise en charge à la topographie de la douleur, à la valence entre les composantes nociceptive et neuropathique, à l’état général du patient, et à son pronostic vital. Néanmoins, malgré leur grande efficacité, ces techniques restent très largement sous-utilisées, induisant une perte de chance pour le patient. L’enjeu majeur réside dans la coordination des équipes de soin : d’une part, l’implication précoce du neurochirurgien, d’autre part, la connaissance et la démystification de ces techniques par les équipes impliquées dans la prise en charge des patients, aussi bien au niveau oncologique et algologique que chirurgical.

Pain management in cancer is a public health mission. Most patients suffering from cancer will face pain during their disease: at diagnosis, during evolution, or end stage. Despite the development of new medications or galenic forms, these pains remain intractable and their management suboptimal. Neurosurgical techniques for pain management have arisen in the first half of the XXth century thanks to lesioning techniques; more recently, neuromodulation techniques have been developed, enabling a broader scope of therapeutic alternatives. The set of available methods fits the various pain locations and types (neuropathic, nociceptive, or mixed), clinical conditions of the patient and prognosis. Nevertheless, in spite of their demonstrated effectiveness, these techniques remain underused. The cornerstone resides in the inter-teams coordination: early implication of the neurosurgeon is mandatory, as well as knowledge and demystification of these techniques within the various teams involved, oncologists, pain specialists, and neurosurgeons.