Les troubles du spectre de l’autisme (TSA) sont des troubles neurodéveloppementaux présents dès la petite enfance et ce n’est que récemment qu’a eu lieu une réelle prise de conscience de la persistance et de l’impact de ces troubles tout au long de la vie. Or pratique clinique et recherche soulignent la difficulté de diagnostiquer ces troubles à l’âge adulte, conduisant à une sous-estimation du nombre de patients concernés. Lai et Baron-Cohen ont appellé ces patients « la génération perdue ». De plus l’augmentation récente de la prévalence des TSA s’accompagne d’une augmentation constante de la demande de prise en charge confrontée à une offre toujours très limitée, encore plus pour la population adulte. Ce symposium, réunissant une psychiatre d’adulte, une pédopsychiatre et un neuropsychologue, aura donc pour objectif d’expliciter et de clarifier les difficultés et pièges diagnostiques que les cliniciens pourront rencontrer.

Diagnostic des TSA sans déficience intellectuelle à l’âge adulte :

– le Dr Isabelle Scheid, PH au centre expert Asperger du CHU Mondor, Créteil, 94, détaillera les points clés du diagnostic et de l’évaluation des sujets atteints de TSA sans déficience intellectuelle à l’âge adulte.

Frontières entre autisme à l’âge adulte et schizophrénie précoce :

– le Dr Nathalie Coulon, pédopsychiatre à l’EPS Erasme, 92, décrira les difficultés de diagnostic entre autisme et schizophrénie précoce, d’autant plus que l’entité schizophrénie précoce est mal connue. Parfois, un diagnostic d’autisme a été posé dans l’enfance et le psychiatre adulte s’interroge sur ce diagnostic, face à une symptomatologie hallucinatoire. Qu’en penser ? Recouvrement clinique ou évolution ?

TSA sans déficience intellectuelle à l’âge adulte et traits de personnalité :

– David Monnet, neuropsychologue au Centre expert Asperger de l’hôpital André Mignot, Versailles, 78, présentera les liens entre TSA sans déficience intellectuelle à l’âge adulte et traits de personnalité. En effet, de nombreux traits de personnalité sont présents chez ces patients et viennent compliquer leur diagnostic et prise en charge.