Une enfant (6 ans), tolérant l’œuf de poule, a présenté une allergie à l’ingestion d’œuf de caille au plat, avec apparition rapide d’un mal de gorge (doliprane), suivi d’un œdème des lèvres, yeux rouges, urticaire qui s’aggrave, puis gêne respiratoire. Aux urgences, sont administrés Aerius, Solupred et adrénaline. Sans IgE spécifiques « œuf de caille » disponible, ce cas est étudié de manière approfondie.

Les tests cutanés natifs sont+à l’œuf de caille cru (papule/érythème 29/40mm), au blanc et jaune d’œuf de poule (6/26mm et 4/20mm), histamine (9/23mm) et T neg (-), avec IgE spé. f1 Œuf (blanc) 0,62 kU/L ; f233 OM 2,58 kU/L (ImmunoCAP).

La détection par ELISA des IgE spé. contre les extraits d’œuf de caille (cru ou traité à 100°C), d’œuf de poule et des allergènes moléculaires (OM, OVA, LYS et OT), montre des IgE spé. du blanc d’œuf de caille (BoC) cru et 100°C, avec un fort signal, sans signal contre le jaune d’œuf de caille. Un très faible signal est observé contre le blanc d’œuf et l’OM de poule, cohérents avec les ImmunoCAP. La spécificité des IgE étudiée par SDS-PAGE-immuno-empreinte, montre l’OM prépondérante dans l’extrait 100°C, et correspond au seul allergène détecté à la masse moléculaire 30-35kDa dans le BoC cru et 100°C.

Le blanc d’œuf de caille (Coturnix coturnix) est responsable d’une allergie alimentaire spécifique chez cette enfant, impliquant l’ovomucoïde, allergène thermostable. Les séquences primaires des 2 OM, montrent 76 % d’identité et 86 d’homologie. Cette différence de séquence semble être suffisante pour induire une allergie spécifique à l’OM de caille. Cinq cas d’allergie spécifique à l’œuf de caille « sous-cuit », impliquaient des IgE contre l’OVA (5/5 cas), associées à l’OM (2/5 cas). Un autre cas impliquait l’OT chez une enfant allergique à l’œuf de caille cru. Outre leur utilisation culinaire, les œufs de caille sont trouvés sous forme de compléments alimentaires, avec des allégations anti-allergiques.

Ce cas d’allergie alimentaire spécifique à l’œuf de caille montre l’implication de l’ovomucoïde, allergène du blanc d’œuf thermorésistant, sans réaction croisée avec l’OM de poule, malgré une forte une identité de séquence.