L’anaphylaxie alimentaire induite par l’effort (AAIE) est peu fréquente. Elle est définie par la survenue de symptômes allergiques au cours ou décours immédiat d’un effort après la consommation d’un facteur alimentaire. Les crustacés et la farine de blé sont les aliments les plus souvent impliqués [1Beaudoin E. Anaphylaxie alimentaire induite par l’effort : épidémiologie et aspects cliniques Revue française d’allergologie 2010 ;  50 : 184-187

Haga clic aquí para ir a la sección de Referencias].

Nous rapportons le cas d’un patient de 55 ans, hospitalisé en juillet 2019 aux urgences puis en neurologie au CHU pour un état de choc (pâleur, hypotension, diarrhée) accompagné d’une urticaire diffuse rapidement suivi d’un AVC ischémique, dans les suites d’un footing. Il a pour seul antécédent une valvulopathie mitrale. Le patient effectue un effort physique comparable une fois par semaine. Il n’a pas de terrain atopique connu. Il nous rapporte que 3 mois auparavant, il aurait eu un épisode d’urticaire diffuse lors d’une randonnée après un petit-déjeuner de type continental.

Le bilan neuro-vasculaire (ETT, ETO, ECG, holter-ECG, échographie-doppler des TSA, TSH, bilan lipidique, glycémie, fibrinogène), la recherche de maladie auto-immune (ECA, ACC, EPP, complément, cryoglobulinémie, AAN, anti-ENA, ANCA, anti-cardiolipine, anti beta 2 GP1), la recherche de pathologie infectieuse (sérologes VIH, VHC, VHB, Lyme, syphilis) ainsi que la recherche de toxiques s’avèrent négatifs. Cependant, l’urticaire et la survenue à l’effort orientent vers une cause allergique incriminant le repas précédant comportant du pain. Le prick à la farine de blé est négatif. Néanmoins le bilan sanguin confirme une sensibilisation à la farine de blé (IgE spécifique à 0,48) et oméga 5 gliadine (IgE spécifique à 5,72), négatif pour le reste du repas (IgE spécifiques noix, porc, boeuf<0,1).

Au total, l’AAIE avec sensibilisation au blé a été retenue. L’aspect clinique associant l’AVC est inhabituel. Les mécanismes suivant peuvent être impliqués :

– Bas débit dans un contexte d’hypotension artérielle ;

– Vasospasme artériel cérébral réactionnel ;

– Surdosage en adrénaline chez un patient sous bêtabloquants.