Épidémiologie et prise en charge des chocs anaphylactiques admis en réanimation : résultats d’une étude multicentrique française - 29/07/20
Resumen |
Introduction |
L’épidémiologie du choc anaphylactique est bien décrite dans la population générale et au bloc opératoire mais il existe actuellement peu de données sur les patients admis en réanimation à la suite d’un choc anaphylactique sévère. Le but de notre étude était de décrire l’épidémiologie et la prise en charge de ces patients.
Méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective et multicentrique dans 21 services de réanimation du réseau de recherche de la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation (SFAR). Tous les patients admis en réanimation dans les suites d’un choc anaphylactique entre le 1er janvier 2012 et le 31 décembre 2017 ont été inclus. Les données ont été recueillies à l’aide d’une base de données électronique après accord du comité d’éthique de Nancy.
Résultats |
Au cours de cette période, 339 patients ont été inclus dans l’étude, dont 222 pour un choc anaphylactique de grade III et 51 pour une réaction de grade IV. Les principaux déclencheurs étaient les médicaments (77 %), les produits de contraste iodés (11 %) et les aliments (7 %). L’adrénaline était administrée avant l’admission en réanimation dans 88 % des réactions de grade III et 100 % des réactions de grade IV. Le volume médian de remplissage vasculaire était inférieur à 30ml.kg-1 4heures après l’admission en réanimation. Dix-sept patients (5 %) sont décédés pendant leur séjour en réanimation. Le délai d’administration de l’adrénaline n’était pas statistiquement différent entre les survivants et les décédés, mais les patients décédés avaient reçu une dose plus élevée d’adrénaline (médiane 5 [3-10] vs 3 [2–7,3], p<0,0001).
Discussion |
L’adrénaline est utilisée de manière large avant l’admission en réanimation même si 12 % des réactions de grade III n’ont pas bénéficié d’un traitement par adrénaline. Le remplissage vasculaire reste encore très insuffisant, probablement du fait de l’hétérogénéité des recommandations sur ce point. Le taux de mortalité demeure élevé, à 5 %, malgré un traitement précoce par adrénaline.
Conclusion |
Ces résultats confirment l’existence de formes sévères de choc anaphylactique réfractaires au traitement par adrénaline. Cela devrait motiver la réalisation d’autres études, tant expérimentales que cliniques, pour identifier de nouvelles cibles thérapeutiques et mieux caractériser les modalités du remplissage vasculaire.
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Vol 60 - N° 4
P. 341 - juin 2020 Regresar al númeroBienvenido a EM-consulte, la referencia de los profesionales de la salud.
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