La rhinite allergique (RA) sévère est responsable de 30 % des allergies respiratoires et représente un réel problème de santé publique du fait de son retentissement sur le sommeil et la qualité de vie. Le but de notre travail était de déterminer les particularités cliniques, allergiques et fonctionnelles de la RA sévère associée à un asthme.

Étude transversale réalisée au service de Pneumo-Allergologie du CHU Mongi Slim La Marsa, sur 6 mois, intéressant les patients suivis et traités pour asthme avec rhinite allergique depuis au moins 6 mois. La sévérité de la rhinite a été évaluée selon la définition de l’ARIA. Tous les patients ont eu une spirométrie et des tests cutanés aux pneumallergènes usuels. Deux groupes ont été comparés : G0 (rhinite légère ; n=66) et G1 (rhinite modérée à sévère ; n=123). L’étude statistique a été réalisée par le logiciel SPSS 20.0.

Cent quatre-vingt-neuf patients ont été colligés. L’âge moyen était comparable entre G0 et G1 (43 vs 45 ans ; p=0,565) ainsi que le sex-ratio F/H (2,3 vs 3,5 ; p=0,205). L’IMC moyen était plus important dans le G1 (29,7 vs 26,4kg/m² ; p=0,001). L’association à une allergie médicamenteuse était plus fréquente dans le G1 (13 % vs 3 % ; p=0,049) et la rhinite était plus permanente dans le G1 (52 % vs 12 % ; p<0,001). Le taux de positivité des tests cutanés était comparable entre G0 et G1 (86 % vs 88 % ; p=0,726) ainsi que celui de polysensibilisation (27 % vs 31 % ; p=0,672) et de son profil. Les patients du G1 avaient plus de symptômes respiratoires à type de toux chronique (67 % vs 48 % ; p=0,011) et d’oppression thoracique (76 % vs 62 % ; p=0,038) avec un asthme non contrôlé (57 % vs 28 % ; p<0,001). Le VEMS ainsi que la CVF étaient comparables entre les deux groupes : VEMS= 2,51 l (88 %) pour G0 vs 2,39 l (84 %) pour G1 (p=0,345 et p=0,223) ; CVF=3,11 l (92 %) pour G0 vs 3,03 l (90 %) (p=0,582 et p=0,431).

La RA modérée à sévère est permanente dans 50 % des cas et est associée à un IMC plus élevé et à un asthme non contrôlé dans 1 cas sur 2. Cependant, son profil allergique et les performances fonctionnelles respiratoires qui s’y associent sont comparables à ceux de la RA légère.