Une mauvaise technique d’inhalation est une cause majeure de non contrôle de l’asthme chez l’enfant. L’évaluation de l’utilisation du système d’inhalation est un élément essentiel de la prise en charge de l’enfant asthmatique.

Étude prospective d’une année (septembre 2017-septembre 2018). Les données ont été collectées par un questionnaire recueillant les variables démographiques, de prise en charge et de suivi. Il comportait également une évaluation subjective des parents et objective du médecin de la technique d’inhalation. Ont été inclus les patients, suivis au moins depuis 3 mois en consultation pour un asthme et ayant reçu une éducation thérapeutique. Ont été exclus les enfants ayant une pathologie associée à l’asthme.

273 enfants ont été inclus dans notre étude. L’âge moyen est de 5,5 avec 44 % de filles 56 % de garçons. Le système d’inhalation utilisé était une chambre d’inhalation dans 100 % des cas. Le délai de la dernière consultation est de moins de 3 mois dans 38 % des cas et de 3 à 6 mois dans 55 % des cas. Un tiers des parents trouvent des difficultés à convaincre leurs enfants d’utiliser la chambre d’inhalation. Les parents estiment maîtriser la technique d’inhalation dans 80 % des cas. Durant l’évaluation objective de la technique d’inhalation de la part du médecin pendant la consultation voici les principales erreurs détectées :

– la moitié des patients commettent des erreurs lors de l’utilisation du système d’inhalation dans notre série ;

– le spray est non agité avant l’usage dans 20 % des cas ;

– la chambre d’inhalation est non adaptée à l’enfant dans 10 % des cas ;

– la respiration est superficielle et rapide dans 49 % des cas ;

– le nombre de cycles respiratoires est insuffisant dans 18 % des cas ;

– plusieurs bouffées sont réalisées simultanément dans 17 % des cas ;

– chez les enfants utilisant mal la chambre d’inhalation, l’asthme est non contrôlé dans 42 % des cas.

La pierre angulaire de la prise en charge d’un enfant asthmatique est la maîtrise de la technique d’inhalation. Ceci souligne l’intérêt de réévaluer régulièrement l’utilisation du système d’inhalation.