L’asthme est la première maladie chronique chez l’enfant en France. 35 à 63 % des asthmatiques sévères ont une sensibilisation à une moisissure. Alternaria peut entraîner des exacerbations sévères via IL-33, une cytokine majeure des voies Th2 et Th1, augmentée chez les asthmatiques sévères. Le but de notre étude est d’étudier le lien entre asthme sévère et sensibilisation à Alternaria dans une population pédiatrique afin de déterminer s’il s’agit d’un facteur prédictif avec ses perspectives thérapeutiques ou d’un simple phénotype.

Nous avons mené une étude rétrospective, monocentrique incluant des enfants présentant un asthme certain, sans comorbidité, ayant eu un dosage des IgE spécifiques contre Alternaria. Dans les 2 groupes : sensibilisation à Alternaria(définie par des TCA positifs et/ou des IgE spécifiques>0,1 kUA/L) ou non, nous avons apprécié les scores de sévérité et de contrôle de l’asthme (GINA) et d’autres critères de jugement secondaires comme la présence d’un trouble ventilatoire obstructif ou d’une hyperéosinophilie sanguine.

Sur les 206 patients inclus, 51 avaient une sensibilisation à Alternaria (25 %). Celle-ci n’était pas significativement associée à un asthme modéré à sévère selon une analyse ajustée sur la présence de co-sensibilisations (OR=1,044, p=0,975) et n’induisait pas un asthme non contrôlé en analyse multivariée (OR=1,235, p=0,57).

La sensibilisation étant un reflet de l’exposition, d’autres biomarqueurs liés à l’exposition à Alternaria sont nécessaires pour prédire le risque de développer un asthme sévère chez les enfants présentant ce phénotype.

Les patients présentant une sensibilisation à Alternaria n’ont pas nécessairement un asthme sévère.