Introduction : La gravité et l’urgence des lésions associées lors d’un traumatisme du plexus brachial (PB) font passer au second plan la prise en charge des douleurs et la chirurgie réparatrice.

Objectif : Faire le bilan de la prise en charge des patients victimes de lésions du PB, qualifier leurs douleurs et affirmer leur nature neuropathique grâce au questionnaire DN4 (attesté par un score ≥ 4/10), avant la chirurgie réparatrice.

Matériel et méthode : Étude observationnelle sur un an de tous les pts adressés dans notre hôpital pour bénéficier d’une chirurgie réparatrice du PB : interrogatoire, examen clinique, score DN4, recensement des traitements antalgiques, cotation des douleurs et des crises hyperalgiques par EVA.

Résultats : Trente patients de 20 à 60 ans sans comorbidités ont été étudiés (2-24 mois après le traumatisme). 20 % des patients n’ont pas de traitement. 5 % des patients n’ont pas de douleur tandis que 95 % ont des douleurs neuropathiques authentifiées par le DN4 (score de 7-8/10). 60 % des patients ont des douleurs importantes (EVA 4-7) avec des crises hyperalgiques (EVA 8-10) et tous ont été pris en charge tardivement et/ou de manière non optimale. Chez ces patients hyperalgiques, 15 % n’ont pas de traitement, 15 % prennent des morphiniques. 40 % des patients traités ont des douleurs faibles (EVA ≤ 4) sans crise, ces patients ont tous été pris en charge pendant leur hospitalisation initiale dans les suites de l’accident.

Conclusion : Chez les patients victimes de lésion du PB, le clinicien pense trop souvent et à tort qu’aucune thérapeutique n’est possible. Une chirurgie réparatrice très précoce permet souvent de récupérer une mobilité de l’épaule, une flexion du coude et de diminuer les douleurs. Nos premiers résultats suggèrent qu’une prise en charge précoce préchirurgicale permettrait de limiter les douleurs et d’atténuer, voire de faire disparaître, les crises hyperalgiques.