La diarrhée aiguë est le symptôme le plus souvent présent chez les voyageurs malades, avec une prévalence moyenne estimée à 50 % après un séjour de deux semaines dans une zone à haut risque. Les étiologies de diarrhée du voyageur sont majoritairement infectieuses et dominées par les causes bactériennes. Les situations graves et mortelles sont à identifier : l'accès palustre, pouvant se présenter comme une diarrhée aiguë fébrile, la fièvre typhoïde, la déshydratation sévère, le sepsis, le mégacôlon aigu. Une attitude thérapeutique pragmatique est utile chez le voyageur, du fait du recours aux soins difficile sur place et de l'absence d'examen microbiologique réalisable dans ce contexte. La consultation pré-voyage doit comporter une éducation du voyageur sur la prévention de la contamination et la conduite à tenir thérapeutique. L'usage d'antibiothérapie n'est pas systématique mais réservé aux formes sévères ou fébriles, et on privilégie l'utilisation d'azithromycine ou de quinolones. Une diarrhée persistante est décrite dans 6 % des cas et donne lieu à la majorité des consultations de retour de voyage ; une cause parasitaire ou non infectieuse est recherchée, comme le syndrome de l'intestin irritable postinfectieux. La vaccination avant voyage en pays endémique est recommandée pour la fièvre typhoïde et l'hépatite A, le vaccin contre Escherichia coli entérotoxinogène est prometteur mais non disponible en France.