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O06 Corps souffrant, corps parlé en médecine : un enjeu intersubjectif ? - 14/04/08

Doi : 10.1016/S1624-5687(07)73102-5 
P.H. Keller
Professeur de psychopathologie clinique, Université de Poitiers 

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Resumen

L’acte médical le plus important est sans doute celui qui consiste à nommer. Mais en réalité, cet acte de parole est rarement considéré à sa juste valeur. Soucieux d’efficacité à tout prix, les médecins se méprennent parfois sur la fonction du psychologue intervenant dans leur champ. Quant à eux, les patients en souffrance réclament de plus en plus souvent qu’on les écoute, sans parvenir pour autant à se faire entendre. Les avancées médicales sont assimilées aujourd’hui à des prouesses technologiques.

Toujours plus spectaculaires, ces progrès tendent à privilégier le développement d’une techno-médecine, au détriment d’une médecine relationnelle. Certains regrettent cette évolution et en redoutent les conséquences à long terme, sur le plan individuel et collectif (Béraud 2002 ; Sicard, 2004). D’autres dénoncent dans leur spécialité les effets redoutables de cette médecine déshumanisée (Zarifian, 1996). Mais par ailleurs, la part croissante accordée à la vie psychique en général a incité le législateur à imposer aux acteurs du soin médical de s’en préoccuper (loi du 31 juillet 1991). Dans ces conditions, les échanges entre médecine et psychologie se trouvent renforcés, amenant ainsi les professionnels concernés à préciser davantage leurs domaines de compétence et d’intervention respectifs (Keller, 2007). Si le corps réel et biologique relève sans discussion de la compétence médicale, le corps vécu, éprouvé et imaginé concerne davantage la psychologie (Del Volgo, 2003). Dans les faits, en raison même de sa division en spécialités, la médecine et les médecins portent au corps une attention nécessairement partielle. Il s’agit en effet de se focaliser, soit sur l’un des composants corporels (organes, cellule, gène, etc.), soit sur l’une de ses fonctions (digestion, respiration, etc.).

Pour sa part, lors de sa rencontre avec le patient, le psychologue clinicien se préoccupe en priorité du psychisme et de son expression singulière : la parole (Keller, 2003). L’entretien est au centre de sa méthode de travail, l’amenant régulièrement à prendre en considération toute manifestation ou évocation du corps. Mais, contrairement au médecin, c’est moins la biologie corporelle qui oriente son travail que sa traduction verbale, par le patient. L’attention professionnelle portée aux mots permet au psychologue d’accéder à la valeur subjective dont chaque patient les investit, au singulier. Bien que reconnaissant implicitement leur pouvoir subversif, par exemple à travers le phénomène placebo, la médecine a façonné des mots dont l’ambition est de proposer une signification universelle de toute description corporelle, seul moyen d’éviter une redoutable tour de Babel médicale. En revanche, les mots maniés par le patient pour témoigner de son expérience corporelle, y compris pathologique, possèdent pour lui une valeur singulière, subjective. Parfois entraînée par la passion médicale : la guérison à tout prix ou l’exploration corporelle intégrale (Gori et Del Volgo, 2005), il arrive que la personne malade renonce à se faire entendre. Dans le passé, il est également arrivé que la passion de l’interprétation fourvoie certains psychanalystes et leurs patients dans de véritables impasses thérapeutiques. Aujourd’hui, certaines recherches en psychologie clinique montrent qu’un abord rationnel du psychisme est non seulement possible, mais qu’il donne des résultats, en particulier dans la compréhension de ses liens au domaine corporel (Bioy, Keller et Fauxpoint, 2003). Sur ce plan, l’hypothèse de l’inconscient permet, d’une part de mettre en avant le rôle déterminant du langage dans les relations avec son propre corps (Keller, 2006), et d’autre part de rappeler la part d’énigme qui demeure dans la relation au corps de l’autre, que l’on soit médecin ou psychologue.

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Vol 8 - N° S1

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