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ATS9-1 Introduction de l’atelier - 14/04/08

Doi : 10.1016/S1624-5687(07)73124-4 
D. Baudoin
Unité de traitement de la douleur du Centre Hospitalier du Pays d’Aix en Provence, Aix en Provence 

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Resumen

Problématique

À partir de l’expérience clinique et des cas rapportés dans l’atelier, les questions posées sont :

la douleur chronique peut-elle être un étayage psychique, un soutien nécessaire à l’équilibre psychique ?
comment le repérer ?
quelles sont, dans ce cadre-là, les formes de décompensation psychiatrique ?
y a-t-il une anticipation possible en cernant la personnalité ?
dans ce cadre, peut-on tout de même traiter la douleur ou ne faut-il rien toucher à cet équilibre ? Comment peut-on sans risque de décompensation traiter la douleur chronique d’un patient potentiellement psychiatrique ?
pour les algologues iconoclastes, les patients douloureux chroniques que nous ne soulageons pas, ne sont-ils pas atteints de ces douleurs nécessaires à leur équilibre et donc à leur survie psychique ?

Transition entre un modèle de neuropathie hyperalgiquedu diabète, et une histoire de vie

Version médicale : La maladie d’Archer [1] ou neuropathie hyperalgique du diabète survient brutalement précédée ou accompagnée d’une perte de poids massive améliorant le diabète. La dépression et l’impuissance sont constantes et concomitantes des sensations de brûlure distales des membres liées à la neuropathie des petites fibres. Elle guérit spontanément en 10 mois [2,3].

Version histoire de vie (Algie ou désespoir - le cercle de vie de Maurice) : Aîné de trois fils, le jeune Maurice est né en Sicile, il y a soixante ans. Dans son petit village, il est difficile de nourrir sa famille pour son père ouvrier agricole. Il a 13 ans quand son père part pour Marseille et ses usines sucrières. Sa mère, très religieuse comme le sont les femmes dans son village, comme l’ont été sa mère et sa grand-mère, ajoute un crucifix au-dessus du foyer.

Un an après, déchiré de devoir quitter cette mère vénérée, il rejoint son père, là-bas, dans la riche métropole.

Là, le choc est violent. Il découvre les rues bruyantes, l’espace mesuré de la ville. Son père vit au quartier du Panier. Maurice est sidéré quand il découvre la rue où niche son père : des femmes en tenue aguichante occupent les trottoirs. Les paroles incompréhensibles et chantantes de ces femmes, dont certaines lui sont adressées, sèment la panique dans sa tête de jeune campagnard égaré dans les quartiers chauds de Marseille. Sa mère doit bientôt venir les rejoindre : devra-t-elle, elle aussi, faire face à tout cela ?

Il a faim ; son père lui donne un croûton de pain à tremper dans la soupe. Il a du mal à mettre de l’ordre dans ses idées, tout se mélange pour former un tourbillon d’où émergent les images saintes dont sa mère parsème les murs, les décolletés des créatures de la rue, sa peur, sa faim.

Son père l’envoie en apprentissage, au loin, et il ne sera pas là pour accueillir sa mère chérie.

Il se rappelle d’une filature humiliante faite à la demande de sa mère : son père quittant le foyer tous les soirs allait voir une de ces femmes de mauvaise vie.

Triste vie que celle de son enfance, humilié par son père, ses ignorances, il n’a pas pu protéger sa mère dont il a fait une sainte. Elle est morte de tristesse, de déception.

Il a fait face ; il a fondé une famille aimante, a toujours travaillé, mais en gardant de la distance avec ce père craint et peu aimé.

Quand il a fallu s’occuper de lui au quotidien, lui, le fils aîné et sa femme ont été là. Il fallait habiller, laver, faire manger le vieil homme épuisé. Le plus jeune frère joueur et dépensier, a extorqué un testament en sa faveur à ce père qui lui ressemblait.

Lors du décès de ce père détesté et recueilli par devoir, l’impression d’être floué a été si forte que la vie de Maurice a basculé. Des brûlures intolérables des mains et des pieds dignes de tous les supplices de l’enfer, l’empêchent de dormir. Il n’a plus faim et perd 15 kg en quelques mois. Il revit dans ses insomnies ces moments intolérables et qu’il avait voulu gommer, enterrer dans une crypte secrète : sarabandes infernales où défilent sa mère se signant devant le crucifix, une femme mi-dénudée, les lèvres flamboyantes comme le jour de son débarquement à Marseille, qui rie et l’interpelle dans ce Marseillais qu’il a fini par comprendre, son père ironique ou indifférent à sa profonde détresse. Il ne peut parler de cela car la honte est trop grande. Il est coupable de ne pas avoir pu protéger sa mère qui est morte quelques années après.

Il se tord de douleur dans ce lit d’hôpital où je le trouve cinquante ans après les faits. La prise en charge sera globale : ses douleurs brûlantes sont une irritation des nerfs des mains et des pieds liée à une atteinte qui touche au hasard d’abord les nerfs les plus longs c’est à dire ceux des pieds, puis ceux des mains. Cette maladie des nerfs touche les nerfs les plus fins cad ceux de la douleur et de la sensation de froid et de chaud, elle est liée à un diabète ancien qui va disparaître avec la perte de poids massive.

Ancrée dans son cœur, la honte brûle tout, la douleur le hante : il est anéanti.

Quelques paroles de compréhension et d’explication, un traitement de la douleur des nerfs et il réussit à faire confiance : il va faire soixante ans après, cette dépression grave et profonde qu’il aurait pu faire à treize ans. Jamais auparavant, il n’a pu être accompagné et faire assez confiance à un thérapeute.

Après un long cheminement de colère, de révolte, puis de tristesse, enfin d’acceptation, il retrouve sa sérénité. La douleur était le stigmate de ce deuil jamais fait, celui de sa mère et de son enfance.

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Vol 8 - N° S1

P. 54 - février 2007 Regresar al número
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