Les patients atteints de cancer sont soumis à un grand nombre de déplacements pour des examens techniques, radiothérapie, bloc opératoire etc. Le transport et les manutentions afférentes (pour le transfert sur la table d’examen par exemple) sont une source de douleurs méconnue.

Évaluer les douleurs provoquées lors des opérations de brancardage et identifier les facteurs de risque.

Cette étude a été réalisée par le service des brancardiers de l’Institut Gustave Roussy, à son initiative, avec le soutien du CLUD. Pendant une semaine, tous les patients adultes transportés ont reçu un auto-questionnaire, reportant niveau de douleur avant transport, traitements reçus, type de transport (fauteuil, brancard, lit), douleurs pendant le transport et les manutentions.

223 patients ont été inclus, 53 % de femmes, âge médian 59 ans ; 65 % étaient douloureux avant le départ, et dans ce cas 86 % recevaient un traitement antalgique systématique : seuls 41 % des patients douloureux au départ ont reçu un antalgique supplémentaire préventif. La moitié des patients ont été douloureux pendant le transport, et la manutention et l’attente restent une cause importante de douleur, en particulier les transferts entre le fauteuil ou le lit et la table d’examen. Il n’a pas pu être mis en évidence de relation entre niveau de douleur et moyen de transport.

Cette étude est une étape importante dans la prise de conscience des douleurs liées aux transports des patients dans l’hôpital. La prévention de ces douleurs concerne tous les intervenants (service d’origine, brancardiers, service de destination) : choix du moyen de transport, coordination, anticipation des douleurs provoquées. Cette étude a permis d’initier des mesures correctives (formation douleur brancardiers, amélioration du matériel roulant, systématisation des antalgiques préventifs etc.) qui devront être évaluées.