Montrer l’importance de la psychothérapie dans la prise en charge des douleurs neuropathiques par la stimulation médullaire et son impact sur la reprise du travail.

Les patients candidats à la stimulation médullaire traités à l’hôpital Sainte-Anne bénéficient en premier lieu d’un examen clinique et neurophysiologique complet (EMG, PES) afin de valider l’indication. Ensuite, ils sont évalués par le psychiatre de l’unité douleur selon un protocole très rigoureux. Outre l’objectivation de contre-indications majeures et définitives à l’implantation, un avis négatif récuse temporairement le geste. Les patients sont alors orientés vers une prise en charge psychothérapeutique afin de stabiliser leur état. Ils sont ensuite réévalués 3 mois plus tard par un nouveau bilan psychiatrique. L’implantation n’a lieu qu’après un avis positif du psychiatre. La psychothérapie est donc déterminante dans la prise en charge des patients neurostimulés : d’une part avant l’implantation où elle permet d’affiner la sélection des patients et d’optimiser le délai d’implantation et d’autre part pour le suivi de ceux-ci en les aidant à vivre avec la stimulation (acceptation d’un corps étranger, disparition de la douleur) et à se réinsérer dans la vie active. Depuis 1999, 66 patients souffrant de lombosciatalgie post-opératoire, dont 37 femmes, d’âge moyen 50 ± 10 ans ont été implantés d’un système de stimulation médullaire et sont suivis dans notre service. L’évaluation des résultats a montré un soulagement de la douleur de plus de 50 % maintenu dans le temps, et un taux de reprise du travail de 56 %.

Notre protocole de sélection et de prise en charge des patients neurostimulés centré sur la psychothérapie a permis d’obtenir de très bons résultats, notamment pour la reprise du travail avec un taux supérieur à celui répertorié dans la littérature récente.