La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie auto-immune chronique caractérisée par une hyperplasie et une inflammation synoviale avec parfois des atteintes systémiques [1McInnes I.B., Schett G. The pathogenesis of rheumatoid arthritis N Engl J Med 2011 ;  365 : 2205-2219 [cross-ref]

Haga clic aquí para ir a la sección de Referencias]. La PR est désormais connu comme un facteur de risque cardiovasculaire. Récemment, il a été démontré que la PR favorise l’insuffisance cardiaque. Le but de cette étude était de déterminer si la nouvelle technique échographique, Speckle Tracking (ST), peut détecter une insuffisance myocardique infra clinique chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde par rapport à un groupe témoin.

Il s’agit d’une étude monocentrique, transversale, cas-témoins, menée entre mars 2019 et septembre 2019 sur la population ambulatoire du service de rhumatologie de l’hôpital militaire de Tunis. Les patients atteints de PR retenus sur les critères 2010 du collège américain de rhumatologie/ligue européenne contre le rhumatisme, sans antécédents cardiaques, ont été inscrits à l’étude. Ils ont subi une échocardiographie conventionnelle et une échocardiographie 2D ST. Les résultats ont été comparés avec un groupe apparié pour l’âge, le sexe et l’indice de masse corporelle (IMC).

Soixante-douze sujets (36 patients atteints de PR et 36 témoins appariés) ont été inscrits à l’étude. L’échocardiographie transthoracique standard et l’étude d’imagerie Doppler tissulaire ont montré que la géométrie et la masse du ventricule gauche, ainsi que les fonctions systolique et diastolique étaient dans la plage de normalité et ne différaient pas du groupe témoin. Un tiers de la population atteinte de PR présentait une fonction global du ventricule gauche (GLS) significativement (p=0,015) inférieur à celui d’un groupe de contrôle apparié, indépendamment de l’âge, du sexe ou de l’IMC. L’étude sur les déformations du myocarde a montré une différence statistiquement significative (p=0,015) entre le groupe PR (−18,99±2,81 %) et le groupe témoin (−20,42±1,33 %). La polyarthrite rhumatoïde est ainsi un facteur de risque d’insuffisance myocardique.

Une étude sur les déformations du myocarde avec la technique ST échocardiographie a révélé que les patients atteints de PR sans antécédents des maladies cardiovasculaires et avec une fraction d’éjection du ventricule gauche normale avait une GLS significativement (p=0,015) inférieur à celui d’un groupe témoin. De plus, parmi les 72 sujets dépistés, une GLS altérée n’était présent que dans la population atteinte de PR, ce qui montre une fois de plus L’imputabilité de la PR sur la détérioration silencieuse de la fonction systolique du ventricule gauche. L’implication cardiaque dans la PR semble être indépendante des caractéristiques cliniques et biologiques habituellement utilisées pour quantifier l’évolution et la gravité de la maladie. Les mécanismes physiopathologiques concernant l’implication cardiaque dans la PR est encore inconnu. Les preuves épidémiologiques montrent que le risque excessif de maladies cardiovasculaires dans la PR est similaire à celui du diabète. La PR est ainsi un facteur de risque cardiovasculaire indépendant des facteurs traditionnels [2Lindhardsen J., Ahlehoff O., Gislason G.H., Madsen O.R., Olesen J.B., Torp-Pedersen C., y al. The risk of myocardial infarction in rheumatoid arthritis and diabetes mellitus: a Danish nationwide cohort study Ann Rheum Dis 2011 ;  70 : 929-934 [cross-ref]

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La polyarthrite rhumatoïde peut être responsable d’altération de la fonction cardiaque. Une étude par la technique échographique ST, permet d’identifier des atteintes cardiaques infracliniques. Cette technique peut représenter un outil efficace pour la détection des maladies cardiovasculaires infraclinique chez les patients suivis pour PR afin de prendre des mesures préventives.