L’indice de métrologie de la spondylarthrite ankylosante de Bath (BASMI) est un instrument développé pour évaluer la mobilité du rachis et de la hanche. La relation entre BASMI et l’activité de la maladie n’est pas toujours linéaire et, surtout, les données qui corrèlent la variation des valeurs BASMI (ΔBASMI) avec la variation des scores d’activité de la maladie et de la réponse au traitement ne font pas l’unanimité. L’objectif de cet article est explorez l’effet des médicaments antirhumatismaux modificateurs de la maladie biologiques (bDMARD) sur la mobilité du rachis (telle qu’évaluée par BASMI) et l’activité de la maladie.

Une étude rétrospective observationnelle a été réalisée incluant des patients consécutifs avec le diagnostic de spondyloarthrite (SpA) suivis dans notre service de rhumatologie. Démographique, clinique et les données de laboratoire ont été collectées à partir de notre base de données nationale au départ, 6 et 12 mois après l’initiation d’un bDMARD. La variation de chaque paramètre a été calculée comme la différence entre les niveaux enregistrés à 6 et 12 mois et le niveau de référence et présenté sous forme de Δ. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide de SPSS 23,0.

L’âge médian des patients (n=178) était de 42 ans [34,50], 92 (51,7 %) étaient des hommes avec une durée médiane de la maladie de 4,9 [1,0, 10,3] ans. Cent vingt-six patients (70,8 %) avaient une spondylarthrite ankylosante, 15 (8,4 %) une SPA liée à une maladie inflammatoire de l’intestin et 30 (16,9 %) une SpA indifférenciée. La majorité des patients avaient une activité de la maladie très élevée au départ (86,0 %, n=153) ; la vitesse de sédimentation des érythrocytes (VSE) médiane était de 29mm/h [15,47], la protéine C-réactive (PCR) médiane était de 13,7mg/L, [6,60, 27,3], le score d’activité de la maladie de la spondylarthrite ankylosante (ASDAS) avec VSE médiane était de 7,6 [6,0, 9,0] et le BASMI médian de 8,0 [7,0, 9,0]. Après 6 et 12 mois de traitement, la VSE, la PCR, l’ASDAS PCR et le BASMI moyens étaient significativement inférieurs aux valeurs initiales moyennes (p<0,01), avec une médiane ASDAS-PCR à 12 mois de 2,20 [1,50, 2,90] et un ΔBASMI médian de −4,10 [−5,50, −2,40]. BASMI au départ a montré une corrélation modérée avec l’ASDAS PCR (r=0,468, p<0,01), l’indice d’activité de la maladie de SpA de Bath (BASDAI) (r=0,496, p<0,01) et l’échelle visuelle analogique du patient (EVA) (r=0,563, p<0,01). Aucune corrélation n’a été trouvée entre BASMI et PCR, VSE, EVA du médecin ou la consommation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens au départ. Une corrélation positive significative a été trouvée entre ΔBASMI et ΔASDAS à 6 mois et 12 mois (r=0,243, p=0,02 ; r=0,286 ; p<0,01) et aussi entre ΔBASMI et ΔBASDAI à 6 et 12 mois (r=0,183, p=0,04 ; r=0,291, p=0,02). Aucune corrélation n’a été trouvée entre ΔBASMI et ΔPCR ou ΔVSE. Aucune différence n’a été observée dans ΔBASMI, concernant le bDMARD de choix.

Le démarrage d’un bDMARD a amélioré les scores BASMI sur une période de 12 mois et il y avait une corrélation entre la variation du BASMI et l’amélioration de l’activité de la maladie. En tant que tel, un bDMARD peut retarder la progression du dysfonctionnement de la mobilité vertébrale chez ces patients.