Bien que la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde connaisse un véritable essor depuis l’avènement des traitements biologiques, les conséquences de cette maladie demeurent néanmoins multiples à la fois physiques et psychologiques. L’objectif de notre travail était d’évaluer l’efficacité d’un programme d’éducation thérapeutique du patient (ETP) sur l’anxiété et la dépression.

Il s’agissait d’une étude longitudinale et prospective, de type cas/témoins portant sur 49 patients atteints de PR. Vingt patients ont suivi une intervention éducationnelle se déroulant sur une journée et comportant 4 séances collectives sur les connaissances de la PR, la gestion de la douleur et l’épargne articulaire. Ces patients sont évalués avant (j0) puis à 03 mois (3M) et à 6 mois (6M) portant sur le HAD puis comparés au groupe témoins à j0 et à 6M.

Nous avons inclus 44 femmes et 5 hommes soit un sex-ratio H/F de 0,11, leur âge moyen était de 54,1±12,06 ans et un. Soixante et onze pour cent des patients étaient mariés, 69 % étaient sans emplois et 81 % avaient une adhésion à un système d’assurance santé. La PR évoluait en moyenne depuis 11,43±7,32 ans et le délai moyen du diagnostic était de 2,35 ans. Elle était érosive dans 93,8 % des cas. Une luxation C1–C2 était retrouvée dans 4,1 % des cas et une coxite dans 8,2 % des cas. Quatre-vingt-trois pour cent des patients étaient sous cs-DMARDs et 14,2 % étaient sous biothérapie. La plupart des patients avaient une maladie faiblement active (53 %) avec un score moyen DAS28CRP de 2,74±0,81. À l’inclusion, le score HAD pour l’item anxiété variait entre 0 et 21 avec une moyenne de 4,14±5,18. Tandis que pour l’item dépression, il variait entre 0 et 21 avec une moyenne de 5,49±5,31. À la suite du programme d’ETP, dans le groupe éduqué, l’amélioration du score HAD global entre j0 et 3M, j0 et 6M n’était pas statistiquement significative, de même pour les domaines dépression et anxiété. Par ailleurs, à 6M, le score HAD pour le domaine anxiété était plus bas pour le groupe éduqué par rapport au groupe avec une différence statistiquement significative négative (p=0,01).

En rhumatologie, l’ETP fait partie intégrante des recommandations de la prise en charge du patient, lui permettant de mieux gérer sa maladie et d’améliorer sa qualité de vie. L’impact des programmes d’ETP cités dans la littérature sur le statut psychique évalué par le HAD a été constaté surtout par les interventions éducatives utilisant une approche cognitivo-comportementale.

À la suite du programme d’ETP, une amélioration du profil psychique des patients PR évalué par le HAD a été notée mais sans différence statistiquement significative. Des études à plus larges effectifs peuvent être proposées afin de mieux confirmer cela.