Durant les dernières décennies, de nouvelles méthodes diagnostiques et approches thérapeutiques ont considérablement changé le visage de la PR. Ces derniers avaient pour principal objectif d’établir d’abord un diagnostic précoce, puis d’atteindre une rémission ou un faible niveau d’activité de la maladie et de prévenir l’évolution structurale. Parallèlement à ces progrès, se développe une procédure médicale « éducative » novatrice faisant intervenir le patient dans la gestion quotidienne de sa maladie. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’effet d’un programme d’éducation des patients sur l’observance du traitement à court terme et à moyen terme.

Étude prospective portant sur des patients atteints de PR recrutés au sein de l’EPS Mongi Slim par l’intermédiaire d’un diagnostic éducatif préalable. Tous les sujets ont participé à un programme d’ETP de groupe de 10 à 12 patients portant sur plusieurs thématiques moyennant des outils didactiques. L’intervention consistait en des sessions d’une demi-journée comprenant quatre ateliers et couvrant plusieurs thèmes (comment faire face à la PR, fatigue, gestion du traitement, ergothérapie). Les données socio-démographiques ont été retranscrites. L’observance thérapeutique a été évaluée selon le questionnaire de Girerd [1Girerd X., Radauceanu A., Achard J.M., Fourcade J., Tournier B., Brillet G., y al. Évaluation de l’observance par l’interrogatoire au cours du suivi des hypertendus dans des consultations spécialisées Arch Mal Coeur Vaiss 2001 ;  94 : 839-842

Haga clic aquí para ir a la sección de Referencias]. Les patients ont été répartis en deux groupes : les mauvais observants (total des oui ≥3) et les bons observants (total des oui<3). Les patients ayant de minimes problèmes d’observance ont été classés dans le groupe des bons observants. Nous avons comparé ces paramètres à l’inclution t0, à court terme (3 mois) t3 et à moyen terme (6 mois) t6. Le niveau de signification a été fixé à 0,05.

L’étude a inclus 51 patients à prédominance féminine (le sex-ratio était de 0,13). L’âge moyen était de 59,10±9,1 ans [36-81 ans]. La durée moyenne de la maladie était de 10,8±5,3 ans [1 à 21 ans]. La PR était érosive dans 70,6 % des cas. Soixante-dix-six pour cent des patients prenaient des médicaments antirhumatismaux modificateurs de la maladie conventionnels (csDMARD), onze patients ont été traités avec des biologiques. Quatre-vingt-deux ont reçu des corticostéroïdes avec une dose moyenne de 6,7mg [2,5-20mg]. Des anti-inflammatoires non stéroïdiens ont été prescrits dans la plupart des cas (74 %). Après 3 mois de suivi, 2 patients ont présenté des effets indésirables du méthotrexate et 3 patients ont arrêté le traitement biologique en raison d’un échec du traitement. À l’inclusion, 33,3 % des patients avaient une mauvaise observance. Après l’ETP, ce taux a baissé de façon significative à 13,7 % à 3 mois (p=0,013) et à 9 % 6 mois (p=0,000).

Notre étude retrouve un effet bénéfique de l’ETP sur l’observance à court et à moyen terme. Une meilleure compréhension de la maladie grâce à l’ETP et une prise de conscience de la nécessité d’adhérer aux thérapeutiques prescrites pourrait expliquer cette amélioration.