La lombalgie est un problème majeur de santé publique dans les pays occidentaux. Le caractère bénin de la lombalgie contraste régulièrement avec son retentissement sur la qualité de vie du fait de son caractère volontiers récidivant et de sa potentielle évolution vers la chronicité, stade auquel elle s’accompagne régulièrement d’une restriction de participation sociale et professionnelle. La pratique d’une activité physique (AP) régulière et d’exercices physiques (EP) est essentielle pour la prise en charge de la lombalgie et la prévention des récidives. L’AP est ainsi recommandée à tous les stades de la lombalgie. Or, la douleur, les croyances erronées et les comportements inappropriés vis-à-vis de la douleur font régulièrement obstacles à la pratique d’une AP. Selon le modèle biopsychosocial, la lombalgie chronique est liée à un ensemble de facteurs qui rendent sa prise en charge complexe. Ce constat a conduit à la mise en place de programmes multidisciplinaires de réentraînement à l’effort comprenant une prise en charge des composantes physique, psycho-comportementale et socioprofessionnelle de la lombalgie chronique. La composante rééducative des programmes comprend classiquement des exercices de renforcement musculaire et d’étirement, des activités aérobies et de stabilisation rachidienne. Les autres aspects de la prise en charge incluent l’amélioration des paramètres psychosociaux et comportementaux via notamment les thérapies cognitives et comportementales et l’éducation thérapeutique du patient. Enfin, la plupart des programmes proposent également une évaluation et un accompagnement socioprofessionnel en vue d’améliorer le retour au travail ou le maintien en emploi. L’approche multidisciplinaire de la prise en charge de la lombalgie chronique a montré son efficacité, notamment en termes d’incapacité fonctionnelle et d’intensité de la douleur alors que les effets concernant l’absentéisme et le retour au travail sont plus hétérogènes. Favoriser les comportements actifs et l’autonomie des patients au décours de la prise en charge supervisée, sur le long terme, est un enjeu crucial. Cela nécessite donc, d’une part, de prendre en compte la préférence du patient pour le choix de l’AP et des EP, mais également de mettre l’accent sur les stratégies motivationnelles.

Low back pain (LBP) is a major public health problem in Western countries. The benign nature of LBP regularly contrasts with its impact on quality of life due to its readily recurrent nature and its potential progression to chronicity, a stage at which it is regularly accompanied by a restriction of social and professional participation. Regular physical activity (PA) and exercise (PE) are essential for the management of LBP and the prevention of recurrence. PA is therefore recommended for all stages of LBP. However, pain, mistaken beliefs and inappropriate pain-related behaviours regularly form obstacles to practicing PA. According to the biopsychosocial model, chronic LBP is linked to a set of factors that make its management complex. This observation has led to the establishment of multidisciplinary functional restoration programs including management of the physical, psycho-behavioural and socio-professional components of chronic LBP. The rehabilitation component of programs typically includes muscle strengthening and stretching exercises, aerobic activities and spinal stabilisation. Other aspects of care include improving psychosocial and behavioural parameters, notably through cognitive and behavioural therapies and therapeutic education of the patient. Lastly, most programs also offer socio-professional assessment and support with a view to improving return to work or job retention. The multidisciplinary approach to the management of chronic LBP has shown its effectiveness, particularly in terms of functional disability and pain intensity, while the effects concerning absenteeism and return to work are more heterogeneous. Promoting active behaviours and patient autonomy during the course of supervised care, over the long term, is a crucial issue. This therefore requires, on the one hand, to take into account the patient's preference for the choice of PA and PE, but also to focus on motivational strategies.