Les manifestations d’hypersensibilité alimentaire immédiate aux champignons sont rares mais potentiellement graves. Nous rapportons le cas d’un patient atopique de 23 ans présentant un syndrome oral associé à un tableau digestif haut (nausées, vomissements) provoqué par la consommation de champignons de Paris cuisinés. Il n’a pas d’autre antécédent d’allergie alimentaire. Le prick-test réalisé avec un échantillon de champignon cuit (sans huile ni assaisonnement) est fortement positif, avec apparition d’une papule pseudopodique mesurée à 1,5cm de grand axe après 15min (témoin : 7mm). Les allergènes en cause sont mal caractérisés, peut-être modifiés par la cuisson, par révélation d’épitopes cachés après dénaturation par la cuisson de la structure conformationelle protéique. Une allergénicité croisée avec Alternaria Alternata semble possible au vu de la forte sensibilisation de notre patient à l’allergène majeur de cette moisissure. La prise en charge repose sur l’éviction de tous les champignons comestibles, à l’exception des cas où la tolérance à une espèce différente est avérée. Le port d’une trousse d’urgence reste la règle. Son contenu est à adapter aux caractéristiques cliniques de la réaction.

Immediate food hypersensitivity to mushrooms is rare but potentially serious. We report the case of a 23-year-old atopic patient presenting an oral syndrome and high digestive symptoms (nausea, vomiting) when consuming cooked button mushrooms. He has no other history of food allergy. The cooked mushroom prick-test is strongly positive, with the appearance of a pseudopodic papule measured at 1.5cm from the main axis. The allergens in question are poorly characterized and may be modified by cooking, with the revelation of hidden epitopes after the conformational protein denaturation linked to heat. Cross-reactivity with Alternaria Alternata seems possible in view of the strong sensitization of our patient to the major allergens of this mold. Management is based on the eviction of all edible mushrooms, except in cases where tolerance to another species is proven. Wearing an emergency kit remains the rule. Its content should be adapted to the clinical characteristics of the reaction.