Les traumatismes de l’épaule à radiographies (Rx) normales sont un motif fréquent d’admission dans les services d’urgence. Compte tenu de la douleur, l’examen clinique est peu fiable si bien qu’une imagerie complémentaire est souvent nécessaire pour préciser le diagnostic. L’objectif de ce travail était d’évaluer la pertinence de l’échographie et de l’IRM dans le démembrement de ces traumatismes. L’hypothèse était que l’IRM devait permettre de confirmer la majorité des diagnostics, voire de déceler des lésions occultes.

Quarante huit patients d’un âge médian de 33 ans (22 ; 48,75), admis en urgence entre février et septembre 2016, ont été inclus de manière prospective dans cette étude. Tous avaient des Rx normales et tous ont eu un examen clinique en urgence et en urgence différée (J+7 à J+10) ainsi qu’une échographie et une IRM entre J+7 et J+14. Les patients ont ensuite été revus avec ces examens pour établir le diagnostic final et débuter le traitement. L’IRM a été considérée comme l’examen de référence pour finaliser le diagnostic.

Les diagnostics retenus ont été les suivants : 14 contusions de l’épaule ; 13 lésions de la coiffe des rotateurs ; 8 lésions de l’acromio-claviculaire ; 6 fractures dont 3 de la tubérosité majeure, 2 de la tête humérale et 1 du ¼ latéral de la clavicule ; 3 subluxations ou luxations antérieures spontanément réduites (AIA) ; 1 luxation postérieure spontanément réduite ; 1 résorption d’une tendinopathie calcifiante du grand pectoral ; 1 élongation du coraco-biceps ; 1 avulsion partielle du grand pectoral. La concordance de l’examen clinique initial avec le diagnostic final était de 42 % (20/48) et celui de réévaluation de 52 % (25/48). Après échographie la concordance avec le diagnostic final était de 71 % (34/48) avec une valeur prédictive positive de 82 % pour les ruptures de la coiffe et de 0 % pour les instabilités. L’IRM a contribué au diagnostic final dans tous les cas puisqu’elle a retrouvé 48 signaux anormaux chez 41 patients permettant ainsi de faire 48 diagnostics.

En dehors d’une orientation diagnostique précise telle qu’une rupture de la coiffe des rotateurs, l’échographie n’a pas sa place comme examen complémentaire de débrouillage, car elle méconnaît complètement les instabilités de l’épaule et les contusions osseuses. L’IRM devrait avoir une place de plus en plus importante dans le démembrement de ces traumatismes.

II ; étude prospective de cohorte.