Introduction: Les enfants des survivants de la Shoah (ESDS) ont fait l'objet de nombreuses études cliniques observationnelles et descriptives qui ont permis d'approfondir les connaissances sur l’étiopathogénie de la transmission transgénérationnelle des « traumatismes de masse ».

Objectif : Le but de ce travail est de faire le point sur l’état des connaissances de la transmission transgénérationnelle des traumatismes à partir des études réalisées chez les ESDS.

Discussion: Dans un premier temps il n'a pas été établi qu'il n'existait pas de preuve formelle de conséquences psychologiques transgénérationnelles du vécu traumatique de la Shoah. Ensuite, il a été rapporté une vulnérabilité accrue des ESDS au stress en cas de situations au cours desquelles leur vie est en danger. Il a également été établi une association entre la survenue d'un état de stress post-traumatique (ESPT) chez les ESDS et la présence d'un ESPT parental. La transmission transgénérationnelle de l'ESPT chez les ESDS s'explique par un dysfonctionnement de l'axe Hypothalamo–Hypophyso-Surrénalien (HHS). La mise en évidence chez les ESDS d'anomalies épigénétiques du gène du récepteur des glucocorticoïdes NR3C1 (nuclear receptor subfamily 3 group C member 1) et du gène FK506 Binding Protein 51 (FKBP5) impliqués dans le bon fonctionnement de l'axe HHS pourraient expliquer leur vulnérabilité au stress. Le vécu traumatique de la Shoah entraine donc des modifications transmissibles de l'expression des gènes à la fois chez les parents et chez leurs enfants. D'autres mécanismes ont été incriminés dans la transmission transgénérationnelle du traumatisme comme l'approche psychodynamique, la désorganisation de l'attachement, l'absence de communication verbale informative à Powered by Editorial Manager® and ProduXion Manager® from Aries Systems Corporation propos de la Shoah, la parentification et l'absence ou l'insuffisance de stratégie d'adaptation réparatrice des ESDS.

Conclusion: Les nombreuses études qui ont été réalisées sur les ESDS ont considérablement amélioré les connaissances sur la transmission transgénérationnelle du traumatisme permettant de mieux comprendre les conséquences à long terme du traumatisme chez les enfants des victimes d'attentats, de la bombe atomique mais aussi d'autres génocides comme ceux qui ont lieu en Arménie, au Cambodge, en Bosnie, et au Rwanda.