Les études sur le syndrome de stress post-traumatique avec sous-type dissociatif ont fait leurs preuves et désormais il est nécessaire d’élaborer des traitements axés sur la dissociation. Nous nous sommes intéressés à un symptôme post-traumatique : la fugue dissociative. Dans la clinique du passage à l’acte, l’art-thérapie propose des méthodes de processus créatif centrées sur les émotions.

Alors qu’à la suite d’une fugue dissociative le « niveau mental » de la personne reste figé, l’art-thérapie devrait permettre la prise de conscience pour sa remise en mouvement et progressivement l’autogestion de ces fugues.

Nous avons retenu deux personnes perturbées par des fugues dissociatives. L’une a subi des agressions sexuelles au long cours depuis son enfance et nous la soutenons sur un blogue art-thérapeutique. L’autre est une personne migrante hébergée dans un centre d’urgence de l’association Aurore, où nous dispensons des ateliers d’art-thérapie.

Les apports majeurs de ce processus de soin se situent aux niveaux conceptuel, corporel et moteur. Les fugues dissociatives ont été reconnues par les deux sujets. La manipulation des formes et couleurs leur a rendu possible une transformation bénéfique et une recomposition, après l’émiettement, vers un retour et un maintien dans le temps présent.

Ces ateliers ont permis de révéler les différentes structures identitaires des participants. Le cadre art-thérapeutique, contenant et bientraitant, a étayé un processus de formalisation de l’indicible. Le travail en miroir avec l’art-thérapeute a ainsi ouvert un accès à l’autogestion et à la réduction des fugues dissociatives.

Studies on post-traumatic stress disorder with dissociative subtype (PTSD+DS) have proved successful and there is now a need to develop treatments that focus on dissociation. We were interested in a post-traumatic symptom: the dissociative fugue. In the acting-out clinic, art therapy offers creative process methods that focus on emotions.

While following a dissociative runaway the “mental level” of the person remains frozen, art therapy should allow the awareness for its reactivation and gradually the self-management of these runaways.

We have detained two people disturbed by dissociative runaways. One of them has been sexually abused since childhood and we support her on an art therapy blog. The other is a migrant person housed in an emergency centre of the Aurore association where we provide art therapy workshops.

The major contributions of this care process are at the conceptual, physical and motor levels. Dissociative fugues were recognized by both subjects. The manipulation of shapes and colours has allowed them to undergo a beneficial transformation and recomposition, after crumbling towards a return and maintenance in the present time.

The contribution of these workshops allowed the updating of the different identity structures of the participants. The art therapeutic framework containing and well-treating supports the process of formalizing the unspeakable. Working in mirror with the art therapist therefore opens up access to self-management and the reduction of dissociative fugues.