La carotte (Apiaceae) est responsable de syndromes allergiques oraux (SAO) chez les patients sensibilisés aux pollens de bouleau et/ou armoise. Pourquoi certains patients développent-ils une réaction sévère ?

Quatorze patients atteints de pollinose ont été répartis en trois groupes : (I) 7 avec une anaphylaxie à l’ingestion de carotte, (II) 3 ayant un SAO à la carotte et (III) 4 tolèrent la carotte. Réalisation d’une anamnèse standardisée, tests cutanés (pneumallergènes, tests natifs carotte crue et cuite et autres Apiaceae), spIgE (Immunocap® : rBet v 1, rBet v 2, rBet v 6, nArt v 1, nArt v 3, CCD MUX F3, rPhl p 4, rPhl p 5b), Western Blots aux extraits carotte crue et cuite, armoise, bouleau, fléole, puis tests d’inhibitions par rBet v1, extrait bouleau et armoise.

Douze patients sont co-sensibilisés bouleau et graminées (avec PR-10 prot à l’avant plan). Dans le groupe (I), 1 est mono sensibilisé aux graminées et 1 à l’armoise. Dans le groupe (I), 6/7 patients ont des cofacteurs (effort, alcool…). Les Western Blots à la carotte cuite montrent une immunofixation entre 16–19kDa chez les patients 3, 7 du groupe I et 9 du groupe II, avec une inhibition par rBet v1 menant à son extinction±complète. Une bande ∼40kDa pour les extraits carotte est retrouvée chez les patients 1,3,4,5 du groupe I et patient 8 du groupe 2, bande non inhibée par l’extrait bouleau et armoise. Enfin, fixation de protéines de hauts poids moléculaires, de répartition homogène au sein des 3 groupes, probablement responsables de réactions croisées multiples de type CCD.

Ce travail laisse d’une part suspecter une résistance plus élevée de la PR-10 de la carotte (Dau c1) avec possible répercussion sur la clinique, bien que l’ensemble des réactions sévères ne puissent lui être imputées. D’autre part, identification d’une protéine ∼40kDa de nature inconnue, avec une implication clinique potentielle vu sa répartition non homogène. Enfin, le rôle de cofacteur lors d’une réaction sévère est retrouvé.