Apprécier l’impact de la pénurie nationale en produits d’immunothérapie (ITA) aux venins d’hyménoptères survenue en avril 2018 au CHU de Toulouse.

Les dossiers des patients suivis pour ITA aux venins, les plannings des consultations et les commandes effectuées par la pharmacie ont été consultés. Tous les patients ont été soumis à un questionnaire téléphonique, tant ceux qui avaient arrêté leur ITA que ceux qui l’avaient poursuivi.

Un total de 268 patients ont été inclus ; 122 d’entre eux (46 %) ont arrêté l’ITA, dont 60 (49 %) pour des raisons liées à la pénurie et 25 (20 %) pour des raisons non liées à la pénurie ; 37 n’ont pas pu être recontactés. Parmi les patients en arrêt d’ITA, 30 (50 %) ne souhaitaient pas la reprendre (principalement en raison des contraintes liées à leur éloignement géographique du CHU). Un impact psychologique a été noté chez 83 % des patients. Le coût moyen pour un patient ayant poursuivi son ITA a été estimé à 137,2 euros par injection de rappel en considérant le temps de travail perdu et le déplacement. Nous avons constaté une augmentation d’activité allant jusqu’à +135 consultations mensuelles pour ITA venins et les séjours en hôpital de jour pour ITA venins ont augmenté jusqu’à +337 %, au détriment des autres pathologies prises en charge dans cette unité. Une augmentation des coûts pour achat des extraits de venins a été constatée par la pharmacie du CHU avec +2009 % de dépenses entre 2017 et 2019.

L’impact de cette pénurie de venins pour l’ITA est d’ordre médical avec des conséquences importantes sur la prise en charge et la qualité de vie des patients, mais également logistique et financière pour les patients et pour l’hôpital.

To assess the impact of the hymenoptera venom extract shortage announced in April 2018 at the Toulouse University Hospital.

Medical records of patients followed for venom immunotherapy, department schedules and pharmacy orders were reviewed. All patients were subjected to a telephone questionnaire, both patients having discontinued treatment as well as those having pursued venom immunotherapy (VIT).

A total of 268 patients were included, 122 of them (46%) discontinued VIT including at least 60 (49%) for reasons related to shortage and 25 (20%) for reasons unrelated to the shortage; 37 could not be contacted. Among patients having discontinued VIT, 30 (50%) no longer wanted to resume their treatment (mainly due to constraints in relation with their geographical distance from the university hospital center). A psychological impact was noted in 83% of patients. Average costs for a patient who continued VIT were estimated at 137.2 euros per injection when considering loss of working time and transport. We observed an increase up to +135 consultations monthly for venom immunotherapy and the activity of the day hospital for VIT increased up to +337%, at the expense of the other conditions treated in this department. Increasing hospital costs for the acquisition of desensitization products have been observed of +2009% between 2017 and 2019.

The impact of this venom extract shortage is medical with significant consequences on the care and quality of life of patients, but also logistical and financial for patients and for the hospital.