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La douleur fluctue chez la majorité des patients suivis pour une polyarthrite rhumatoïde ou une spondyloarthrite, surtout chez les femmes avec un niveau d’activité de la maladie élevé : une étude prospective de 12 semaines chez 165 patients - 27/11/21

Doi : 10.1016/j.rhum.2021.10.031 
J. Drouet 1, , L. Gossec 2, C. Jacquemin 1, B. Fautrel 2, V. Foltz 1, F. Gandjbakhch 1, S. Mitrovic 1, H. Servy 3, A. Molto 4, C. Hudry 5, J. Sellam 6, F. Bailly 1
1 Sorbonne université, hôpital Pitié-Salpêtrière, AP–HP, Paris 
2 Sorbonne université, hôpital Pitié-Salpêtrière, AP–HP, institut Pierre-Louis, INSERM, Paris 
3 E-health services, Sanoïa, Gémenos 
4 Pres Sorbonne Paris-Cité, hôpital Cochin, AP–HP, Paris 
5 Mgen action sanitaire et sociale, CeSOA, Paris 
6 Sorbonne université, Inserm, hôpital Saint-Antoine, AP–HP, Paris 

Auteur correspondant.

Resumen

Introduction

Les fluctuations de la douleur dans la polyarthrite rhumatoïde (PR) et la spondyloarthrite (SpA) peuvent être liées à l’évolution de la maladie ainsi qu’aux caractéristiques des patients. L’objectif était de décrire les fluctuations de la douleur par des évaluations répétées dans la PR et la SpA, et d’analyser les facteurs associés aux fluctuations fréquentes.

Patients et méthodes

Les données utilisées provenaient de la cohorte française ActConnect [1] prospective multicentrique de patients suivis pour PR ou SpA. Sur 12 semaines, des évaluations hebdomadaires de la douleur (sur une échelle numérique, EN 0–10) ont été obtenues via des questionnaires en ligne. Une fluctuation significative était définie par une variation absolue de plus de 2 points entre 2 évaluations. Le tertile des patients les plus fluctueurs a été comparé aux autres patients en univarié puis par régression logistique multivariée.

Résultats

Au total, 165 patients ont été analysés : 86 avec une PR et 79 avec une SpA. L’âge médian était de 45 ans (intervalle inter-quartile [IQR] : 35–53), la durée médiane de la maladie était de 8 ans (IQR : 4–14), et 63 % étaient des femmes. Quatre-vingt-sept (53 %) patients étaient sous biothérapie. La majorité des patients avait une faible activité de la maladie avec 52 (75 %) patients PR ayant un DAS28<3,2 et 48 (62 %) patients SpA ayant un BASDAI<4. Lors de la prise en charge initiale, la médiane de la douleur était de 2 chez les PR (IQR : 1–5) et de 3 chez les SpA (IQR : 2–5). La douleur était stable dans le temps à l’échelle du groupe (p=0,54). Sur 12 semaines, il n’y a eu aucune fluctuation significative de la douleur chez 31 (19 %) patients : 15 % dans la SpA et 22 % dans la PR. Inversement, le tertile de patients qui fluctuait le plus souvent avait au moins 3 intervalles de fluctuations significatives sur les 11 intervalles (soit 36 % des évaluations). Cette fluctuation fréquente était présente chez 60 (36 %) patients : 34 % dans la PR et 39 % dans la SpA. En analyse multivariée, le sexe féminin et une valeur élevée d’évaluation globale de la maladie par le patient au début étaient associés de manière significative à des fluctuations plus fréquentes de la douleur, avec des odds ratio de 2,94 (intervalle de confiance à 95 % 1,25, 7,35) et 2,00 (1,36–3,07), respectivement.

Conclusion

Au cours des rhumatismes inflammatoires chroniques, bien que la douleur reste stable à l’échelle du groupe, il existe de fortes variabilité inter-individuelles. Un tiers des patients présentait des fluctuations de douleur à au moins 36 % des évaluations hebdomadaires sur 12 semaines. Les femmes et une évaluation globale de maladie élevée étaient associés à des variations plus fréquentes de la douleur. La douleur doit être évaluée régulièrement, et la prise en charge des patients plus fréquemment fluctueurs doit être adaptée.

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Vol 88 - N° S1

P. A22 - décembre 2021 Regresar al número
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  • L. Pina Vegas, J. Drouin, R. Dray-Spira, A. Weill

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