Objectif et méthodes. - Nous avons mené une enquête (méthode des quotas) avec l'institut Louis-Harris auprès de 401 patients français atteints de douleurs a priori rhumatologiques et traités par AINS classiques (Coxibs exclus), dans le but d'évaluer leur tolérance digestive et leur souhait d'amélioration concernant ce traitement AINS.

Résultats. - Trois cent cinq patients (76 %) considèrent leurs douleurs rhumatologiques comme handicapantes. Cent vingt-cinq patients (31 %) signalent des problèmes de tolérance digestive, conduisant chez 24 d'entre eux (20 %) à la prescription d'une gastroscopie et chez 100 (82 %) à la prescription d'un médicament, protecteur gastrique (inhibiteur de la pompe à protons essentiellement). Cette mauvaise tolérance digestive est responsable dans 55 cas (45 %) d'un arrêt de l'AINS ou de sa réduction de posologie, induisant chez plus d'un malade sur deux un retentissement sur la maladie rhumatologique, notamment une augmentation des douleurs. Les patients souhaitent d'autre part dans 304 cas (76 %) une amélioration de l'efficacité de l'AINS et dans 174 cas (43 %) une réduction des problèmes de tolérance digestive.

Conclusion. - Cette enquête confirme que dans la vie quotidienne, l'utilisation et l'efficacité des AINS classiques sont limitées par des problèmes de tolérance digestive. Elle indique également que les patients souhaitent une amélioration du rapport bénéfice/risque des médicaments anti-inflammatoires pour contrôler les douleurs rhumatologiques.

Objective and methods. - To evaluate patients' opinions about the gastrointestinal safety and areas for improvement of conventional nonsteroidal antiinflammatory drug (NSAID) therapy for musculoskeletal pain, the Louis-Harris Institute conducted a survey in 401 patients selected in France using a quota sampling method.

Results. - Three hundred and five patients (76%) described their pain as incapacitating. Nearly one-third of the patients (125/401, 31%) reported gastrointestinal side effects, which prompted endoscopy in 24 (24/125, 20%) and gastroprotective drug treatment (usually by a proton pump inhibitor) in 100 (100/125, 82%). NSAID discontinuation or dosage reduction because of gastrointestinal side effects occurred in 55 patients (55/125, 45%), at the cost of symptom exacerbation, including worse pain, in over half the cases. Among the 401 patients, 304 (76%) wanted more effective NSAIDs and 174 (43%) wanted better gastrointestinal tolerability.

Conclusion. - Under everyday conditions, the use and effectiveness of conventional NSAID therapy are limited by gastrointestinal side effects. Furthermore, patients want NSAIDs with better risk/benefit ratios to control musculoskeletal pain.