Les personnes souffrant de troubles psychiatriques ont fait l’objet d’une vigilance accrue pendant la pandémie de COVID-19. Cette étude rétrospective a eu pour objectif d’estimer l’influence des conditions de vie de ces personnes, sur l’évolution de leur humeur lors du premier confinement au printemps 2020 en France.

Un questionnaire a été proposé à 86 patients souffrant de maladies psychiatriques suivis en ambulatoire, afin d’évaluer leurs conditions de vie, leurs ressources psychologiques pendant la crise sanitaire. Les patients ont répondu à des échelles durant le confinement visant à évaluer la perception de l’évolution perçue des symptômes d’anxiété et de dépression. Des analyses de variances et de comparaison de moyennes ont été réalisées afin d’étudier les variables significativement explicatives sur l’évolution des troubles.

Une majorité de patients a rapporté une stabilité des symptômes d’anxiété et de dépression durant le confinement. Les altérations de l’hygiène de vie, telles qu’une augmentation des troubles du sommeil et de la consommation de tabac, ont montré des corrélations significatives avec les scores d’anxiété et de dépression. Certaines activités occupationnelles comme les soins personnels, le sport ou les sorties ont influencé également la symptomatologie. La capacité à s’appuyer sur les expériences passées ou à se projeter positivement dans le futur ont eu des effets sur la symptomatologie.

Ces données mettent en évidence les spécificités des difficultés rencontrées en confinement par les personnes souffrant précédemment de maladies psychiatriques. Nos résultats pointent des ressources à considérer dans l’ajustement des modalités de soins de ces patients.

Individuals with psychiatric disorders have been the focus of vigilance during the COVID-19 pandemic. The goal of this retrospective study was to estimate the influence of the living conditions of these people, on the evolution of their mood during the first lockdown in spring 2020 in France.

A questionnaire was proposed to 86 patients with psychiatric illnesses followed in ambulatory care, in order to evaluate their living conditions, their psychological resources and their perception of the health crisis. Patients responded to scales designed to assess perceived changes in anxiety and depressive symptoms during confinement. Analyses of variance and comparison of means were performed in order to study the variables that were significantly explanatory on the evolution of the disorders.

A majority of patients reported stability of anxiety and depression symptoms during confinement. Alterations in lifestyle, such as an increase in sleep disturbance and smoking, had an effect on anxiety or depression. Occupational activities such as self-care, sports or outings influenced symptomatology. The ability to build on past experiences or to project positively into the future had an effect on symptomatology.

These data highlight the specificities of the constraints encountered in lockdown by individuals previously suffering from psychiatric illnesses. Our results point out resources to be considered in adjusting the care modalities of these patients.