Après un accident vasculaire cérébral (AVC), le risque de chute représente l’un des conséquences potentiellement dangereuses du fait du retentissement sur la morbi-mortalité des patients.

Évaluer la stabilité posturale et le degré du handicap en post-AVC afin de dégager les facteurs de risque (FDR) épidémiologiques, cliniques et radiologiques de chute dans une cohorte tunisienne.

Il s’agit d’une étude transversale portant sur les patients suivis au service de neurologie du CHU Habib Bourguiba (Sfax, Tunisie) pour AVC datant de plus de 3 mois. Nous avons recueilli leurs données démographiques, cliniques, radiologiques et évolutives en précisant le degré du handicap par les scores NIHSS et mRS. L’équilibre postural était apprécié par les scores posturaux de Bourgès. Un score < 3 traduisait des troubles posturaux (TP) sévères avec un risque de chute.

Quarante patients ont été inclus. L’âge moyen était de 64,5 ans avec un sexe-ratio (H/F) à 1,35. La durée moyenne d’évolution de l’AVC était de 22 mois. Le déficit moteur était retrouvé chez 30 patients (75 %). Les TP assis et debout étaient présents dans 22,5 % et 27,5 % des cas respectivement. Au total, 42,5 % des patients rapportaient des chutes. Leurs occurrences étaient corrélées significativement à l’âge avancé, au degré du handicap et à la présence d’insomnie.

La prévalence de chute en post-AVC peut atteindre 73 % après 1 an. Les principaux FDR de chute sont le handicap moteur sévère et les troubles de l’équilibre posturaux, d’où la nécessité du dépistage et de la prise en charge de ces TP. Le rôle fondamental du carrefour temporo-pariétal dans la stabilité latérale est impliqué indépendamment de la topographie lésionnelle.

Les FDR de chute sont multiples dont l’instabilité posturale. Nos résultats permettent d’identifier les patients ayant un risque accru de chute afin d’organiser une prise en charge personnalisée et adéquate.