Dans une problématique psychiatrique, l’électroencéphalogramme (EEG) fait partie du bilan étiologique. Dans ce contexte, la littérature révèle des données contradictoires quant à l’aide apportée par l’EEG dans la caractérisation de ces troubles.

Nous nous sommes intéressés à cette question, et nous avons mené une étude rétrospective afin d’analyser les données EEG des patients adultes souffrant de troubles psychiatriques.

Au cours de cette étude, nous avons analysé, de façon rétrospective, les tracés EEG de 353 patients adultes (âge≥18 ans) (44,8 % des patients étaient des hommes, âge moyen des patients était de 45,7±17,4 ans, leurs caractéristiques cliniques sont représentées dans les diagrammes en pièce jointe) (Fig. 1, Fig. 2, Fig. 3). Les patients étaient référés entre 2017 et 2022, au service de neurophysiologie de l’Hôpital Henri Mondor, depuis les unités et la consultation de psychiatrie.

Des anomalies lentes ont été retrouvées chez 43,9 % des patients (cf. pièce jointe). L’étude des sous-groupes a révélé que par rapport au groupe non traité, les patients ayant des troubles psychotiques traités par des antiépileptiques (n=92 ; p=0,009) et les patients ayant des troubles bipolaires traités par des antipsychotiques atypiques (n=70 ; p=0,024) avaient plus d’anomalies.

Des anomalies lentes à l’EEG ont été observées chez presque la moitié des patients. Certains médicaments thymorégulateurs s’avèrent être associés à la présence de ces anomalies. Ce qui peut orienter vers l’existence d’un lien entre ces données EEG et la dimension thymique du trouble ou d’un impact direct des traitements sur l’électrogenèse corticale.

Les anomalies lentes sont donc plus fréquentes chez les patients ayant des troubles psychotiques et bipolaires sous traitement. Cependant plus d’études sont nécessaires afin de confirmer ou d’infirmer tout lien de causalité.