La cryptococcose neuromeningée (CNM) est l’infection mycosique la plus fréquente au cours de l’infection à VIH avec un taux de mortalité élevée estimé à 181 800 décès par an. Le traitement antifongique est le pilier de sa prise en charge associé au traitement antirétroviral (TARV).

Analyser et comparer le profil des patients immunodéprimés au VIH atteints de CNM et suivis dans le service de neurologie du CHU de Cocody depuis la mise en place des ARV sur la période 2010 à 2020.

Nous avons réalisé une étude transversale rétrospective sur une période de 11 ans dans l’unité d’hospitalisation du service de neurologie du CHU de Cocody. Le diagnostic de la cryptococcose a été posé sur la base de la mise en évidence de cryptocoque par l’examen direct du LCR à l’encre de Chine.

Au total, 19 cas de CNM ont été enregistrés dans une population de 8175 hospitalisés dont 420 étaient infectés par le VIH soit une prévalence spécifique de 4,5 %. La moyenne d’âge était de de 33±9 ans. Le taux de CD4 chez 63,1 % était inférieur à 50 cellules/mm³. 36,9 % ont reçu la bithérapie fait de fluconazole et le 5-flucytosine. Le TARV a été introduit chez 15 patients en cours d’hospitalisation (78,9 %). La létalité globale en cours d’hospitalisation était de 36,8 % et la létalité spécifique chez les patients ayant reçu un TARV était de 20 %.

La tranche d’âge (20–39 ans) était la plus concernée ; ceci peut être expliqué d’une part par le fait que cette dernière constitue la tranche d’âge la plus sexuellement active et aussi du fait que la cryptococcose est devenue un véritable indicateur de portage du VIH. La corrélation entre le TARV et l’évolution en cours d’hospitalisation était statistiquement significatif.

La CNM apparaît principalement sur un terrain débilité par l’infection à VIH en Côte d’Ivoire. Sa prise en charge réussie passe par l’association d’un traitement antifongique et un TARV.